vendredi 5 avril 2019

" Manuel de civilité pour les petites filles à l’usage des maisons d’éducation. " par Pierre Louÿs ( 1917 )

Glossaire

Nous avons jugé inutile d’expliquer les mots : con, fente, moniche, motte, pine, queue, bitte, couille, foutre (verbe) foutre (subst.), bander, branler, sucer, lécher, pomper, baiser, piner, enfiler, enconner, enculer,décharger, godemichet, gougnotte, gousse, soixante-neuf, minette, mimi, putain, bordel.
Ces mots sont familiers à toutes les petites filles.

A la chambre

Si l’on vous surprend toute nue, mettez pudiquement une main sur votre visage et l’autre sur votre con ; mais ne faites pas de pied de nez avec la première et ne vous branlez pas avec la seconde.
Ne pissez pas dans le calorifère, allez aux W.-C.
Ne suspendez pas de godmichet au bénitier de votre lit. Ces instruments-là se mettent sous le traversin. (...)

A l'office

Quand vous vous êtes servie d’une banane pour vous amuser toute seule ou pour faire jouir la femme de chambre, ne remettez pas la banane dans la jatte sans l’avoir soigneusement essuyée.
Ne branlez pas tous vos petits amis dans une carafe de citronnade, même si cette boisson vous paraît meilleure additionnée de foutre frais. Les invités de monsieur votre père ne partagent peut-être pas votre goût.
Si vous videz subrepticement la moitié d’une bouteille de champagne, ne pissez pas dedans pour la remplir.
Ne suggérez pas au serveur de faire l’amour dans le cul d’une poularde cuite, sans vous être assurée par vous-même que le serveur n’est pas malade.
Ne faites pas caca dans la crème au chocolat, même si, étant privée de dessert, vous êtes sûre de n’en pas manger.

Jeux et récréation

Ne demandez jamais à une dame la permission d’aller jouir avec sa fille. Dites « jouer », qui est plus décent.
N’invitez pas vos jeunes amies à pêcher des petits poissons de foutre dans le bidet de madame votre mère quand vous jouez à la dînette.
Pour tirer à la courte-paille, ne demandez pas à une jeune fille de se couper cinq ou six poils, surtout si vous savez qu’elle n’en a pas un.
Si vous jouez au doigt mouillé, ne le mouillez pas entre vos cuisses, à moins que vous ne soyez dans l’intimité.
Si vous proposez de jouer à « montre-moi ta pine, tu verras mon cul », assurez-vous d’abord que les grandes personnes ne vous surveillent pas.
De même quand vous jouez « à celle qui pisse le plus loin possible », surtout si vous prenez des petits garçons comme arbitres.
De même si vous jouez « à l’accouchement » avec une petite poupée de porcelaine dans le con.
De même encore quand vous jouez à celle « qui fera la plus grande saleté ». C’est le jeu favori des petites filles ; mais les parents ne l’approuvent jamais.
À la main chaude, si vous êtes à genoux devant un jeune homme, ne lui sucez pas la queue, vous ne pourriez pas répondre aux questions du jeu.
Se mettre du miel entre les jambes pour se faire lécher par un petit chien, c’est permis à la rigueur, mais il est inutile de le lui rendre.
Ne masturbez jamais un jeune homme par la fenêtre. On ne sait jamais sur qui cela peut tomber. (...)

En jouant à cache-cache, si vous vous trouvez seule avec une jeune fille dans une cachette impénétrable, branlez votre compagne ; c’est l’usage. Et si elle fait des manières, branlez-vous devant elle pour l’encourager.
Si vous faites de l’équitation auprès d’un beau cavalier et si la selle vous prouve tout à coup une émotion débordante, vous pouvez soupirer : « Ah !… ah !… » pourvu que vous ajoutiez tout de suite : « C’est pour vous que je le fais, monsieur. »
En jouant à colin-maillard, ne fouillez pas sous les jupes de votre capture en disant que vous allez la reconnaître tout de suite. Cela la compromettrait beaucoup.
Lorsqu’on propose de jouer à « chat coupé » ou à « chat perché », ne vous mettez pas à rire. Toute plaisanterie là-dessus serait du genre facile. (...)

Cadeaux

Si vous portez dans un médaillon une petite boucle de poils blonds coupée au cul de votre gougnotte, dites plutôt que ce sont des cheveux.
N’offrez jamais de godmiché à une femme mariée, à moins qu’elle ne vous ait fait elle-même la confidence de ses infortunes.
Si vous présentez un crayon à coulisse, ne mettez pas vos yeux également en coulisse, en faisant manœuvrer le porte-mine avec frénésie dans sa gaine.
Le plus joli cadeau que puisse faire une petite fille, c’est un pucelage. Comme celui de devant ne peut se donner qu’une fois, donnez cent fois celui de derrière et vous ferez cent politesses.
Si une amie vous donne une bague, mettez-la au doigt dont vous vous servez habituellement pendant vos solitudes voluptueuses. C’est une attention délicate.
Si vous donnez un porte-plume de forme obèse à une petite naïve, apprenez-lui à s’en servir, ou ce serait un cadeau perdu. (...)

En visite

Remettez vos gants avant d’entrer, si vous vous êtes branlée dans l’ascenseur.
Quand la maîtresse de maison se penche pour vous embrasser, ne lui fourrez pas la langue dans la bouche. Cela ne se fait pas devant témoins.
Dites : « Bonjour, madame, comment allez-vous ? » mais ne demandez jamais à une femme mariée : « Vous a-t-on bien baisée la nuit dernière ? » parce que le plus souvent elle n’aurait rien à dire.
Dans un salon collet monté, ne prenez jamais le mouchoir d’un monsieur pour vous essuyer les parties honteuses, même si vous mouillez pour lui.
Si l’une des visiteuses vous plaît, vous pouvez lui sourire à la dérobée ; mais ne faites pas vibrer votre langue dans votre bouche en forçant l’éclat de votre œil : ce serait exprimer trop nettement une proposition qu’il vaut mieux sous-entendre.
À la personne qui vous fait admirer une rose, ne dites pas : « Elle ressemble au con de Mme X… » Ce serait un compliment, mais de ceux qu’il faut garder pour l’intimité. (...)

Devoirs envers Dieu

Tous les soirs, avant de vous branler, faites votre prière à genoux.
Admirez la bonté de Dieu qui donne à chaque petite fille un con pour y plonger toutes les pines du monde, et qui, pour varier les plaisirs, vous permet de remplacer la pine par la langue, la langue par le doigt, le con par le cul, et le cul par la bouche.
Remerciez-le d’avoir créé les carottes pour les petites filles, les bananes pour les jouvencelles, les aubergines pour les jeunes mères, et les betteraves pour les dames mûres.
Bénissez-le d’avoir mis en vous le désir de décharger et créé mille moyens pour en arriver là.
Si vous désirez un amant, demandez-le-lui, il vous le donnera. Si c’est une gougnotte qu’il vous faut, dites-le-lui sans fausse honte. Dieu lit dans votre cœur. Vous ne sauriez le tromper.
Ne priez pas quand vous êtes toute nue. Mettez une chemise de nuit, ne la relevez ni par-devant ni par-derrière devant les personnes présentes. Si vous portez un godmiché en érection sur votre motte, retirez-le. De même si vous l’avez dans le cul.
Pendant que vous priez à genoux, si quelqu’un profite de cette position pour essayer de vous enculer, ne vous prêtez pas à cette inconvenance.
Avant d’aller communier, si vous sucez quelqu’un n’avalez pas le foutre, vous ne seriez plus à jeun. Mais vous pouvez en boire le vendredi. Le foutre, pas plus que le lait, n’est considéré comme un aliment gras.
Quelques jeunes filles trop surveillées achètent une petite Sainte Vierge en ivoire poli et s’en servent comme d’un godmiché. C’est un usage condamné par l’Église.
Par contre, vous pouvez vous servir d’un cierge à cet effet, pourvu que le cierge ne soit pas béni. (...)

Avec M. Le Président de la République

Appelée à l’honneur de réciter un compliment devant le Président de la République, ne lui dites pas à l’oreille quand il vous embrasse : « Viens chez maman, je te ferai bander. »
Si même vous le reconnaissez pour un vieil habitué de la maison clandestine où vous prostituez votre petite bouche, ne l’appelez pas « gros bébé » devant sa maison militaire.
Ne l’appelez pas non plus « vieux satyre » en lui réclamant cent mille francs de chantage pour prix de votre discrétion.
Si, par contre, il vous fait enlever secrètement, et se précipite sur votre derrière pour assouvir sa lubricité, rien ne vous oblige à vous laisser violer par le chef de l’État.
Si, de votre plein gré, vous couchez avec lui, et s’il vous prie de lui faire pipi dans la bouche, ne lui objectez pas que cet acte serait indigne du respect que vous lui devez. Il connaît le protocole mieux que vous.
Vous pouvez demander à M. le Président de la République une mèche de ses cheveux pour vous rappeler ses faveurs, mais il serait indiscret de lui couper la pine pour la conserver en souvenir de lui.
Si au cours d’une vadrouille nocturne, vous rencontrez le Président de la République complètement saoul, tombé dans le ruisseau, faites-le reconduire à l’Élysée avec les honneurs dus à son titre.
Si M. le Président de la République venait à mourir subitement pendant que vous tétez son foutre, vous pouvez raconter l’histoire à tout le monde : on ne vous poursuivra pas. Il y a des précédents. (...)

https://fr.wikisource.org/wiki/Manuel_de_civilité_pour_les_petites_filles_à_l’usage_des_maisons_d’éducation

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