Yvan Francis Le Louarn, dit Chaval, dessinateur humoriste français, né à Bordeaux le 10 février 1915 et mort à Paris le 22 janvier 1968. Il évoque ainsi ses premiers instants de vie :
« Je naquis moche mais pas plus que la majorité de ceux de ma génération.
Heureusement, ma mère avait du lait et m'en refilait en douce... ».
Né dans une famille bourgeoise de Bordeaux, le gamin a toujours un crayon à la main. Il griffonne, croque, esquisse et ébauche à longueur de journée. Souvent, l'enfant demande à son grand-père de lui dessiner " des enterrements gais ", pourvus de " détails excentriques ", lesquels déclencheront le rire. Le grand-père s'exécute. On ne refuse rien à ce gamin jamais turbulent.
L'oncle Raphaël est son parent préféré. Ce Grand prix de Rome, misanthrope et farceur, lui offre pour ses 14 ans une caméra Bell et Howell. Avec cet engin, le jeune Yvan réalisera ses premiers films courts.
L'inspiration des films est surréalisante. Par le jeu du montage, il détourne les lieux les plus banals. Pleut-il abondamment sur la ville ? Voici le Grand Théâtre de Bordeaux immergé dans un aquarium où évoluent des poissons rouges.
Ses idoles se nomment Max Linder, Chaplin, Buster Keaton.Demain, ce sera Pierre Etaix.
Chaval intègre l'école des Beaux-Arts.
Il y rencontre Annie Fourtina, une étudiante qu'il épouse en 1936.
« Les beaux-Arts mènent à tout, même au mariage ! » s'exclame sa mère, ravie.
Est-il heureux ? On peut en douter. Sa mère le sauve in-extremis d'une tentative de suicide quelques temps après. A son réveil, à l’hôpital, le jeune désespéré lui reproche de " l’avoir remis dans la vie ". Quelques jours après, il assure à ses amis qu’il " va tenter de vivre ".
Promesse tenue jusqu'en 1968.
Dans le milieu artistique, il n'est encore personne et personne ne l'attend. Le voici donc, pendant trois ans, représentant en produits pharmaceutiques.
Il essaye, sans succès, de placer ses dessins. Les revues parisiennes ne lui répondent même pas.
Épaulé par sa femme, toujours attentive, qui sait le talent de son mari, il ronge son frein. Et commet quelques imprudences durant ces années noires.
Selon le Centre international de recherche sur l’anarchisme (Cira) " entre décembre 1941 et le début de l'année 1943, Yvan Le Louarn (le futur Chaval) a participé activement au journal collabo bordelais Le Progrès.
Ses dessins attaquaient les Anglais, les Américains, les Russes..". Sur l'un d'eux, il " se moque des Juifs obligés de porter l'étoile jaune. "
Un épisode peu glorieux qu'il n'évoquera guère. Il n'existe d'ailleurs que très peu de documents sur lui. Aucune interview télévisuelle.
Le bonhomme abhorrait les confidences. Il se méfiait des snobs autant que des journalistes.
« Actuellement, et de plus en plus, vivre signifie gagner de l’argent. » Chaval
Chaval est un misanthrope qui aime pourtant ses amis. A sa mort, l'un d'eux évoquera
« Un homme authentique, sans détour, d'une sensibilité absolue. »
Un autre dira de lui :
« C'était un être profondément triste qui ne pouvait pas se supporter longtemps avec lui-même. Les autres le sortaient sans doute de lui-même... »
Des amis lucides.
Chaval, homme discret, parfois blagueur, capable d'improviser des sketchs pour mettre les rieurs dans sa poche est un être complexe.
Cet anarchiste semble être la proie d'orages intérieurs particulièrement violents. Il se méfie de l’ordre établi et aime à dénoncer le ridicule des conformismes sociaux. Nulle grimace de politesse en société, aucun vernis de convenance chez cet artiste dégagé. Si la conversation tombe, il la laisse tomber. Tout lui semble dérisoire. A commencer par le succès qui ne vient toujours pas.
Un oncle bohème et fantaisiste, peintre et décorateur, toujours habillé en clochard, ami d’Alfons Mucha, l’initie aux œuvres des humoristes Mark Twain, Alphonse Allais, Jerome K. Jerome.
Il pratique la gravure et c’est à la demande d’un éditeur d’illustrer des livres qu’il s’installe à Paris. Il exerce ensuite divers métiers, et travaille pour la publicité, illustrant notamment une longue campagne pour les produits en tube, tout en publiant ses dessins d’humour.
Dans les Entretiens avec Chaval de Pierre Ajame, il dit avoir eu « mentalement un côté collabo », ajoutant : « La chose publique ne m'intéresse pas, je n'ai jamais milité. Je suis toujours resté seul. »
C'est seulement dans les années 1950 que Chaval connaît la notoriété. Il dessine alors dans de nombreux journaux à grand tirage où son humour décalé est diversement apprécié. Il obtient en 1953 la coupe internationale du meilleur dessinateur.
Utilisant jeux de mots et calembours, ses dessins sont remplis de dérision.
Son pseudonyme est choisi en hommage au facteur Cheval, qui fut transformé en Chaval après une erreur de transcription.
Cinéaste amateur, il réalise lui-même plusieurs courts métrages à partir de ses dessins, notamment Conte médiocre et Les oiseaux sont des cons.
Son ami Mario Ruspoli réalise deux courts métrages sur lui après son décès : Chaval et Le Chavalanthrope.
Il devient neurasthénique après la mort de sa femme, qui se suicide en mai 1967 après qu'il lui a avoué la tromper régulièrement depuis plusieurs années.
Il finit lui aussi par se suicider le 22 janvier 1968 dans son domicile à Paris, en allumant le gaz après avoir calfeutré la porte et affiché l'avis « Attention, Danger d'Explosion » .
Biais cognitif qui consiste à privilégier les informations confirmant ses idées préconçues.
Par exemple, les personnes à qui on demande « Êtes-vous satisfait de votre vie sociale ? » rapportent une plus grande satisfaction que ceux interrogés avec « Êtes-vous insatisfait de votre vie sociale ? »
Durant l'Antiquité, l'historien grec Thucydide (v. 460-v. 395 av. J.-C.) écrit dans " Histoire de la guerre du Péloponnèse. ":
« C'est une habitude de l'humanité [...] d'utiliser la raison souveraine d'écarter de côté ce qu'ils ne peuvent se figurer. »
Dans " La Divine Comédie. " (1307-1321), du poète italien Dante Alighieri, le personnage de Saint Thomas d'Aquin met en garde Dante quand ils se rencontrent au Paradis :
« il arrive souvent que l’opinion hâtive ploie d’un côté faux, et ensuite l’affection lie l’entendement. »
Le philosophe et scientifique anglais Francis Bacon soutient que l'évaluation biaisée des éléments de preuve a conduit à « toutes les superstitions, que ce soit dans l'astrologie, les rêves, les présages, les jugements divins ou choses similaires ». Bacon écrit ainsi dans " Le novum organum. " (1620) :
« Une fois que la compréhension humaine a adopté une opinion (...) elle aborde toutes les autres choses pour la supporter et soutenir. Et bien qu'il puisse être trouvé des éléments en nombre ou importance dans l'autre sens, ces éléments sont encore négligés ou méprisés, ou bien grâce à quelques distinctions mis de côté ou rejetés. »
Dans " Pensées sur la comète. " (1683), texte critiquant la superstition et la tradition, le philosophe français Pierre Bayle (1647-1706) aborde le biais de confirmation et son explication par le désir :
« Là dessus ils ne consultent pas tant l'Histoire pour savoir si leur persuasion est véritable, que pour trouver qu'elle est veritable : & on ne sauroit dire l'illusion que cela fait aux sens & au jugement. En effet il arrive de là qu'on observe beaucoup mieux les faits que l'on desire de trouver, que les autres, & que l'on grossit ou que l'on diminue la qualité des evenemens selon la preoccupation. »
Dans son essai " Qu'est-ce que l'art ? ", l'écrivain russe Léon Tolstoï (1828-1910), écrit :
« Je sais que la plupart des hommes — non seulement ceux qui sont considérés intelligents, mais même ceux qui sont très intelligents et capables de comprendre les plus difficiles problèmes scientifiques, mathématiques ou philosophiques — peuvent très rarement discerner la vérité même la plus simple et évidente, s'il faut pour cela qu'ils admettent la fausseté des conclusions qu'ils ont formées, et peut-être avec encore plus de difficulté, les conclusions dont ils sont fiers, qu'ils ont enseigné à d'autres, et sur lesquelles ils ont construit leur vie. »
Dans une première expérience, les sujets devaient évaluer une autre personne sur les dimensions d'introversion et extraversion d'une personnalité, sur la base d'une entrevue. Ils ont choisi les questions d'entrevue à partir d'une liste donnée.
Lorsque la personne interrogée a été présentée comme un introverti, les sujets ont choisi des questions qui présument de l'introversion, telles que « Qu'est-ce que vous trouvez désagréable dans les fêtes bruyantes ? »
Lorsque la personne interrogée a été préalablement décrite comme extravertie, presque toutes les questions présumaient de l'extraversion, telles que « Que feriez-vous pour animer une fête ennuyeuse ? ».
Ces questions chargées donnèrent peu ou bien aucune opportunité aux personnes interrogées pour infirmer les hypothèses à leur propos. Toutefois, dans une version plus récente de cette expérience, il fut proposé aux sujets de choisir des questions moins présomptives, telles que « Avez-vous peur des interactions sociales ? ».
Les sujets préférèrent poser ces genres de questions diagnostiques (oui/non), démontrant seulement un faible biais pour les tests positifs. Ce modèle d'une préférence principale pour des tests diagnostics, et une faible préférence pour des tests positifs, a été reproduit dans d'autres études.
Les explications de motivation impliquent un effet du désir sur la croyance, parfois appelée « pensée magique ».
Il est connu que les individus préfèrent les pensées agréables à celles désagréables dans un certain nombre de manières. Des explications en termes d'analyse coût-bénéfice supposent que les individus ne se contentent pas de tester les hypothèses d'une façon désintéressée, mais plutôt en évaluant le coût des différentes erreurs. En reprenant les idées de la psychologie évolutionniste, Jacques Friedrich suggère que les individus ne visent pas principalement à la vérité dans les tests d'hypothèses, mais plutôt à éviter les erreurs les plus coûteuses. Yaacov Trope et Akiva Liberman complètent cette théorie en prétendant que les individus comparent les deux types d'erreur : accepter une hypothèse fausse ou rejeter une hypothèse vraie.
Par exemple, quelqu'un qui sous-estime l'honnêteté d'un ami pourrait le traiter avec méfiance et ainsi sous-estimer l'amitié. En revanche une surestimation de l'honnêteté de l'ami serait moins coûteuse. Dans ce cas, il serait rationnel de chercher, évaluer ou se souvenir des preuves d'honnêteté d'une manière biaisée.
Quand quelqu'un donne en première impression celle d'être introverti ou extraverti, des questions qui correspondent à cette impression apparaissent comme plus empathiques. Ceci suggère qu'en parlant à quelqu'un qui semble introverti, il est un signe de meilleures compétences sociales de demander : « Vous sentez vous mal à l'aise dans des situations sociales ? » plutôt que « Aimez-vous les fêtes bruyantes ? ».
Dans la finance
Le biais de confirmation peut amener les investisseurs à être trop confiants, en ignorant les indices que leur stratégie les conduit à des pertes. Dans des études sur les marchés financiers liés aux résultats d'élections, les investisseurs firent de plus importants bénéfices quand ils résistèrent à ce biais.
Par exemple, les participants qui interprétèrent, de manière neutre plutôt que partisane, la prestation d'un candidat lors d'un débat, étaient plus susceptibles de faire des profits.
Pour lutter contre l'effet de biais de confirmation, les investisseurs peuvent essayer d'adopter un point de vue contraire « pour les besoins de l'argumentation ». Une telle technique consiste à imaginer l'effondrement de leurs investissements, et s'interroger alors sur les motifs de cet effondrement.
En politique et en droit
Nickerson fait valoir que le raisonnement dans des contextes juridiques et politiques est parfois inconsciemment biaisé, favorisant les conclusions identiques à celles déjà faites par les juges, jurés ou gouvernements.
Puisque les preuves dans un procès devant jury peuvent être complexes, et puisque les jurés prennent souvent leur décision au sujet du verdict dès le début du procès, il est raisonnable de s'attendre à un effet de polarisation d'attitude.
La prédiction, de jurés devenant plus extrêmes dans leurs opinions en étant confrontés à des preuves plus nombreuses, a été confirmée dans des expériences avec des simulacres de procès.
Parce qu'ils ne garantissent pas que les opinions concurrentes soient diffusées, la procédure inquisitoire de la justice pénale peut être plus faussée par le biais de confirmation que la procédure accusatoire.
Le biais de confirmation peut être un élément dans la création ou l'extension de conflits ; des débats chargés émotionnellement jusqu'aux guerres.
En interprétant la preuve en leur faveur, chaque partie adverse peut devenir trop confiante dans l'idée qu'elle est dans la meilleure position. D'autre part, le préjugé de confirmation peut amener les gens à ignorer ou mal interpréter les signes d'un conflit imminent ou naissant.
Par exemple, les psychologues Stuart Sutherland et Thomas Kida ont chacun fait valoir que l'amiral américain Husband Kimmel a montré un biais de confirmation en sous-estimant les premiers signes de l'attaque de Pearl Harbor.
Une étude des politologues sur deux décennies, par Philip E. Tetlock, démontre que, dans l'ensemble, leurs prédictions ne furent guère plus correctes que le pur hasard.
Tetlock divisa ces experts entre les « renards » soutenant de multiples hypothèses, et les « hérissons » plus dogmatiques. En général, les prévisions des hérissons furent beaucoup moins exactes.
Tetlock expliqua leur échec par le biais de confirmation, et en particulier, leur incapacité à utiliser les nouvelles informations qui contredisaient leurs précédentes théories.
Une personne croyant en l'existence de phénomènes paranormaux aura tendance à sélectionner des informations qui confirmerait leur existence plutôt que des données prouvant le contraire.
De la même façon, une personne adhérant à des principes pseudo-scientifiques aura tendance — contrairement au sceptique — à mettre de côté l'absence de preuve ou les critiques scientifiquement fondées, et à chercher des confirmations de ses croyances.
Pour combattre cette tendance, la formation scientifique enseigne des moyens d'éviter ou limiter ce biais.
La conception des protocoles et plan d'expériences implique ainsi la répartition au hasard et les essais en double aveugle, de même que le processus social d'évaluation par les pairs est pensé pour atténuer l'effet des préjugés individuels des scientifiques, même s'il a été soutenu qu'un tel biais pouvait jouer un rôle dans ce processus d'évaluation.
Ishi était le dernier membre connu des Amérindiens personnes Yahi de l'état actuel de la Californie aux États-Unis . Le reste des Yahi (ainsi que de nombreux membres de leur tribu parent, les Yana ) ont été tués lors du génocide californien au 19ème siècle.
Ishi, qui a été largement acclamé comme le "dernier Indien sauvage" en Amérique, a vécu la majeure partie de sa vie isolé de la culture américaine moderne. En 1911, âgé de 50 ans, il a émergé dans une grange et un corral, à trois kilomètres du centre-ville d' Oroville, en Californie .
Ishi a été accueilli par des anthropologues de l' Université de Californie à Berkeley , qui l'ont étudié et l'ont engagé comme concierge. Il a vécu la plupart de ses cinq dernières années dans un bâtiment universitaire à San Francisco . Sa vie a été décrite et discutée dans plusieurs films et livres, notamment le récit biographique Ishi dans Two Worlds publié par Theodora Kroeber en 1961.
En 1865, Ishi et sa famille ont été attaqués dans le massacre des Trois Knolls , dans lequel 40 de leurs membres de la tribu ont été tués. Bien que 33 Yahi aient survécu pour s'échapper, les éleveurs ont tué environ la moitié des survivants. Les derniers survivants, dont Ishi et sa famille, se sont cachés pendant 44 ans. On pensait que leur tribu était éteinte.
Avant la ruée vers l'or de Californie de 1848–1855, la population de Yahi comptait 404 personnes en Californie, mais le Yana total dans la région plus grande comptait 2 997.
La ruée vers l'or a amené des dizaines de milliers de mineurs et de colons dans le nord de la Californie, exerçant une pression sur les populations autochtones. L'exploitation aurifère a endommagé les réserves d'eau et tué des poissons; le cerf a quitté la région. Les colons ont apporté de nouvelles maladies infectieuses telles que la variole et la rougeole .
Le groupe du nord de Yana s'est éteint tandis que les groupes du centre et du sud (qui sont devenus plus tard une partie de Redding Rancheria ) et les populations de Yahi ont chuté de façon spectaculaire. À la recherche de nourriture, ils sont entrés en conflit avec les colons, qui ont mis des primes de 50 cents par cuir chevelu et 5 dollars par tête aux indigènes. En 1865, les colons ont attaqué le Yahi alors qu'ils dormaient encore.
Richard Burrill a écrit, dans Ishi Rediscovered :
«En 1865, près du lieu spécial de Yahi, Black Rock, les eaux de Mill Creek sont devenues rouges lors du massacre des Trois Knolls. 'Seize' ou 'dix-sept' combattants indiens ont tué une quarantaine de Yahi, dans le cadre d'une attaque de représailles contre deux femmes blanches et un homme tué dans la maison des ouvriers à Lower Concow Creek, près d'Oroville. Onze des combattants indiens ce jour-là étaient Robert A. Anderson, Hiram Good , Sim Moak, Hardy Thomasson, Jack Houser, Henry Curtis, son frère Frank Curtis, ainsi que comme Tom Gore, Bill Matthews et William Merithew, WJ Seagraves a également visité le site, mais quelque temps après la bataille.
Robert Anderson a écrit: "Dans le ruisseau, ils ont sauté, mais peu sont sortis vivants. Au lieu de cela, de nombreux cadavres ont flotté dans le courant rapide."
Une Indienne captive nommée Mariah de Big Meadows (aujourd'hui sur le lac Almanor), a été l'une de celles qui ont réussi à s'échapper. Les trois Knolls massacre est également décrit dans Theodora Kroeber de Ishi dans deux mondes.
Depuis, on a appris davantage. On estime qu'avec ce massacre, tout le groupe culturel d'Ishi, les Yana / Yahi, aurait pu être réduit à une soixantaine d'individus. De 1859 à 1911, la bande éloignée d'Ishi est devenue de plus en plus infiltrée par des représentants indiens non-Yahi, tels que des individus de Wintun , Nomlaki et Pit River .
En 1879, le gouvernement fédéral a ouvert des internats indiens en Californie. Certains hommes des réserves sont devenus des renégats dans les collines. Des volontaires parmi les colons et les troupes militaires ont mené des campagnes supplémentaires contre les tribus indiennes du nord de la Californie au cours de cette période.
À la fin de 1908, un groupe d'arpenteurs est tombé sur le camp habité par deux hommes, une femme d'âge moyen et une femme âgée. C'étaient respectivement Ishi, son oncle, sa sœur cadette et sa mère. Les trois premiers ont fui tandis que la seconde s'est cachée dans des couvertures pour éviter d'être détectée, car elle était malade et incapable de fuir. Les enquêteurs ont saccagé le camp et la mère d'Ishi est décédée peu après son retour. Sa sœur et son oncle ne sont jamais revenus.
Après la rencontre de 1908, Ishi passa encore trois ans seul dans le désert. Mourant de faim et n'ayant nulle part où aller, Ishi, vers l'âge de 50 ans, a été retrouvé avant le coucher du soleil par Floyd Hefner. Le shérif local a mis Ishi en garde à vue.
«L'homme sauvage» a attiré l'imagination et l'attention de milliers de spectateurs et de chercheurs de curiosités.
Le professeur Kroeber réussit à gagner la confiance d’Ishi. Il l’installe au Musée d’Anthropologie de l’Université de Californie à San Francisco. Ishi, qui a appris un peu d’anglais et s’est adapté à la vie américaine, se révèle un remarquable informateur pour les anthropologues.
Il montre comment chasser, pêcher, construire des abris, comment fabriquer des armes et des outils, allumer un feu, préparer la nourriture, utiliser les herbes médicinales. Il chante les chants de son peuple, il raconte ses légendes. Il montre un grand respect pour les morts.
Il est habituellement affable et souriant, mais il est secoué de crises d’angoisse quand il se rend avec Kroeber et Waterman sur les lieux où les siens ont vécu. Il se lie d’amitié et même d’affection avec Kroeber et sa famille, ainsi qu’avec le médecin qui s’occupe de lui.
Le roman de M. Daudet a été un succès ; des milliers d'exemplaires ont été enlevés ; le sujet, arrangé pour la scène, fait salle comble. Il a été loué, discuté, critiqué doucement par la presse. Les gens de lettres, quand ils en reparlent, citent avec convoitise la somme qu'il a rapportée à son auteur. Le succès monétaire est la forme bourgeoise la plus élevée de la gloire, celle que prisent et que préfèrent les artistes et les écrivains modernes. M. Zola, dans un de ses articles de critique, prenait pour mesure littéraire le nombre d'éditions écoulées, c'est-à-dire des pièces de vingt sous empochées. Les bourgeois de toute industrie et de tout commerce partagent cette opinion ; ils ont proclamé Victor Hugo le plus grand poète des temps présents et passés : n'est-il pas mort cinq fois millionnaire.
Autrefois, quand le public acheteur de livres n'était pas encore constitué, les écrivains, même ceux de génie, étaient de pauvres hères, vivant des faveurs seigneuriales et royales, ce qui ne les empêchait pas de mourir misérables. Beaucoup d'entre eux entraient dans la domesticité des nobles ; vivant à leur table, rédigeant leurs lettres et leurs billets doux, composant leurs madrigaux. La noblesse avait les gens de lettres pour habiller galamment son esprit, et des valets pour soigner sa toilette de corps.
De nos jours la clientèle littéraire existe. A peine échappée de la terreur jacobine, la bourgeoisie se jeta sur le roman ; on ne pouvait suffire à sa boulimie, tous les jours de nombreux romans nouveaux en deux et quatre volumes étaient mis en vente au Palais-Royal qui portait alors le nom de Palais Egalité. Les femmes étaient les infatigables pondeuses des romans de l'époque ; les hommes, absorbés par la politique, la guerre, les tripotages financiers et le vol des biens nationaux, n'avaient pas de loisirs pour écrire. Le roman est la forme littéraire par excellence de la bourgeoisie, celle qui, peut-on dire, est née et s'est développée avec elle. Le fait historique est là, je n'ai pas à en rechercher les causes dans cet article.
La bourgeoisie et ses domestiques, les portières et les cuisinières, ont fourni la grande masse de la clientèle. Je dois ajouter, et sans insister, qu'il s'est créé dans les grandes villes une clientèle populaire pour un certain genre de romans bourrés de crimes, d'aventures policières et de péripéties dramatiques et fantaisistes. La bourgeoisie a encouragé le développement de cette littérature niaise et démoralisante ; elle occupe l'esprit populaire, l'endort et le détourne, ainsi que les chinoiseries politiques du radicalisme, de l'étude de ses véritables intérêts de classe. La Sapho de M. Daudet n'a pas été lue et achetée par cette clientèle, mais par la bourgeoisie frottée de littérature et qui s'enorgueillit d'aimer les études psychologiques.
M. Daudet a accommodé le plat littéraire qui lui convenait ; il lui a servi une étude psychologique selon ses goûts et ses capacités intellectuelles. Sapho, bâtie de pièces rapportées, mal rapprochées et mal collées, ressemble à ces mannequins vertébrés et articulés que les peintres et les sculpteurs habillent et placent dans des poses héroïques. Le livre se rachète par les personnages épisodiques, par les racontars sur la vie des femmes illégitimes de ces messieurs : les détails, pris sur le vif, sont dits avec un art mièvre, mais exquis dans sa mignardise. Le roman satisfît la bourgeoisie, qui demande qu'on l'amuse par des reportages piquants, bien tournés ; qu'on ne blesse pas ses préjugés et qu'on flatte ses instincts, ses sentiments et ses passions. M. Daudet a parfaitement rempli cette dernière partie de la tâche imposée à tout écrivain bourgeois : il est peu de livres plus bourgeois que Sapho.
Le bourgeois français est un être raisonnable, qui ne se laisse entraîner par la passion que rarement ; il se marie, la trentaine passée, pour faire une fin, selon son expression, à moins que, par hasard, il ne rencontre plus tôt une dot appétissante, une bonne affaire d'argent : alors il sacrifie sa jeunesse à sa femme. N'ayant pas fait voeu de chasteté et ne se livrant pas à des plaisirs solitaires ou à la boisson, comme les jeunes bourgeois d'Angleterre, il batifole avec les vierges folles de leur corps. Dans les temps préhistoriques de Paul de Kock et d'Eugène Sue, il existait une classe d'ouvrières, laborieuses, gagnant assez bien leur vie avec leur aiguille, mais folichonnes, amies du plaisir, ayant le coeur sur la main, courageuses, prenant les jours comme ils venaient, les amants quand il y avait une partie de bateau à Saint-Ouen, un dîner au Palais-Royal, une soirée à l'Ambigu. La grisette joyeuse et se contentant de peu est morte et enterrée, tuée par l'exploitation grippe-sou des grands magasins et des grands ateliers et par la prostitution légale et illégale.
Le jeune bourgeois, au grand déplaisir de ses père et autres parents plus ou moins naturels, doit aujourd'hui dépenser de l'argent pour tuer le temps qui s'écoule entre la puberté et le mariage. Comme il ne trouve plus de grisettes se donnant pour le plaisir, il doit se contenter des tristes femmes que la misère et l'exploitation de ses père et oncles oblige à se vendre pour vivre. S'il a des goûts relevés et chevaleresques, il prend une femme qui ne fait pas passer la rue par son lit. Mais la maîtresse de nos jours ne se contente plus du flan et de la galette ; quand elle accroche un fils de bourgeois, eile exige de la soie, des fourrures et du palissandre. Elle coûte beaucoup d'argent, et ça épouvante le bourgeois. Il se forme alors des sociétés anonymes pour entretenir une femme selon les exigences du jour. La cocotte accorde à l'un des associés le mardi, à l'autre le samedi, à celui-ci l'après-midi, à celui-là la nuit. Il arrive que dans ces ménages sociétaires, le jeune bourgeois trouve plus qu'il n'avait espéré : ainsi que dit le vieux Mathurin Regnier, s'il apporte le poisson, on lui fournit la sauce.
L'idéal bourgeois serait de trouver une femme qui le garantît des coups de pied de Vénus, qui lui coûtât peu d'argent et qu'il pourrait rejeter comme l'écorce d'une orange dont on a exprimé le jus.
Le héros de M. Daudet avait eu le bonheur de tomber sur une femme qui remplissait toutes les conditions de l'idéal bourgeois : il s'empresse de s'acoquiner avec elle. Sapho qui aime les cheveux frisés, s'amourache de Gaussin, garçon insipide et nul : loin de l'entraîner dans des dépenses, elle lui arrange un intérieur calme ; elle lui procure les plaisirs les plus raffinés de l'alcôve sans qu'il ait besoin de perdre son temps et son argent à courir après les cotillons ; elle tire son oncle d'un mauvais pas, en lui avançant une dizaine de mille francs gagnés le diable sait comment ; elle disparaît d'elle-même, sans menaces de vitriol, de coups de revolver, juste au moment où le jeune bourgeois entre dans une carrière officielle et va se porter candidat à quelque dot sérieuse.
M. Dumas, pas le père, le fils, dans une de ses préfaces qui rachetant leur banalité par leur longueur, dit qu'il est difficile, sinon impossible, de transporter sur la scène les rapports réels entre femmes et hommes de la vie mondaine, de peur d'effaroucher la pudeur de ces dames qui ne sont chastes que par les oreilles. S'il faut adoucir les tons et idéaliser la réalité pour ne pas blesser les cocottes légitimes et illégitimes du monde de M. Dumas, il faut aussi, dans les romans, ménager les sentiments de la bourgeoisie. M. Daudet ne pouvait, en psychologue hardi, fendre la crâne bourgeois et étaler brutalement aux yeux de tous son idéal de la maîtresse ; d'ailleurs, il est lui-même trop foncièrement bourgeois pour exposer crûment cet idéal qui est le sien : il farde.
Sapho, la fille de joie corrompue par la canaille du beau monde, rend à son amant des services d'amour et d'autre nature, pour le plaisir qu'elle y éprouve, ne demande rien, pas même de la reconnaissance. Gaussin, l'amant qui, comme un boeuf à l'étable, s'engraisse tranquillement dans ce ménage à la colle, qui se laisse dorloter, qui n'apporte qu'un amour las, regrette auprès de Sapho les plaisirs qu'il aurait pu prendre ailleurs, se désespère d'avoir manqué un mariage bâti trop romanesquement pour n'être pas une affreuse blague, lui reproche la colère d'un père ridicule à être empaillé, tellement il est rococo et en dehors du mouvement bourgeois. C'est renversant.
Mais c'est ce renversement de rôles qui a plu au bourgeois. Une des nobles passions de l'âme bourgeoise est de vouloir payer le moins cher possible tout service reçu. Le bourgeois aime à égayer sa jeunesse avec des femmes, mais il a une peur bleue que les femmes avec lesquelles il a vécu et qu'il délaisse à la première occasion, ne viennent un jour lui réclamer des secours. Bien avant la séparation, il se pose en martyr ; il raconte à celles qui ont le malheur de s'attacher à lui, qu'il se sacrifie en jouissant d'elles, qu'il mériterait récompense, comme un Alphonse ; il les paye d'avance en monnaie de singe.
M. Daudet a pu, avec l'approbation de tout honnête bourgeois, dédier son roman à ses enfants. Un jeune artiste de ma connaissance, bourgeois jusqu'au fond de ses culottes, me disait : "Je me souhaite une Sapho, pour attendre mes trente ans."
Au siècle dernier, le chevalier Desgrieux aimait follement Manon Lescaut ; pour la suivre, vivre de sa vie, il jetait par dessus bord, sans hésitation, convenances sociales, famille, avenir, et ne demandait à la charmante fille que son amour. Les hommes de la noblesse étaient capables d'oublier leur intérêt personnel ; le bourgeois est un animal si égoïste, qu'il ne peut même supposer qu'on puisse attendre de lui une action qui serait contraire à ses intérêts.
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tous jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
Tu seras un homme, mon fils.
Rudyard Kipling
né le 30 décembre, 1865 à Bombay, en Inde britannique, et mort le 18 janvier 1936 à Londres, est un écrivain britannique.
Ses ouvrages pour la jeunesse ont connu dès leur parution un succès qui ne s'est jamais démenti, notamment Le Livre de la jungle (1894), Le Second Livre de la jungle (1895), Histoires comme ça (1902), Puck, lutin de la colline (1906). Il est également l'auteur du roman Kim (1901), de poèmes (Mandalay (1890), Gunga Din (1890) et Tu seras un homme, mon fils (1910) sont parmi les plus célèbres) et de nouvelles, dont L'Homme qui voulut être roi (1888) et le recueil Simples contes des collines (1888). Il a été considéré comme un « innovateur dans l'art de la nouvelle », un précurseur de la science-fiction, et l'un des plus grands auteurs de la littérature de jeunesse. Son œuvre manifeste un talent pour la narration qui s'est exprimé dans des formes .
Cependant, Kipling a été souvent considéré comme un « prophète de l'impérialisme britannique », selon l'expression de George Orwell. La controverse au sujet des préjugés et du militarisme qui seraient présents dans son œuvre a traversé tout le xxe siècle.
Rudyard et sa jeune sœur Alice (dite Trix) de trois ans furent donc envoyés par bateau pour l'Angleterre, en l'occurrence pour se rendre à Southsea, Portsmouth, dans une famille d'accueil qui prenait en pension des enfants britanniques dont les parents résidaient en Inde. Les deux enfants grandirent sous la tutelle du capitaine Holloway et de son épouse, à Lorne Lodge, pendant les six années qui suivirent. Dans son autobiographie, publiée plus de soixante ans plus tard, Kipling évoque cette période avec horreur en se demandant non sans ironie si le mélange de cruauté et d'abandon qu'il subit auprès de Mme Holloway n'aurait pas précipité l'éclosion de ses talents littéraires.
« Si vous faites subir un interrogatoire à un enfant de sept ou huit ans sur ses activités de la journée (surtout lorsqu'il tombe de sommeil), il se contredira d'une façon tout à fait satisfaisante. Si chaque contradiction est épinglée comme mensonge et rapportée au petit déjeuner, la vie n'est pas facile. J'ai dû subir pas mal de brimades, mais il s'agissait là de torture délibérée, appliquée religieusement et scientifiquement. Par contre cela m'obligea à faire très attention aux mensonges que je dus bientôt concocter et je suppose qu'il s'agit d'une bonne base pour une carrière littéraire. »
Trix fut mieux traitée que Rudyard, car Mme Holloway voyait en elle un beau parti pour son fils. Cependant les deux enfants avaient de la famille en Angleterre dans laquelle ils pouvaient séjourner. À Noël, ils passaient un mois chez leur tante Georgiana (Georgy) et son mari, le peintre Edward Burne-Jones, dans leur maison de Fulham à Londres, « un paradis auquel je dois en vérité d'avoir été sauvé » selon Kipling. Au printemps 1877, Alice Kipling revint d'Inde et retira les enfants de Lorne Lodge.
« Maintes et maintes fois par la suite, ma tante bien-aimée me demanda pourquoi je n'avais jamais raconté comment j'étais traité. Mais les enfants ne parlent pas plus que les animaux car ils acceptent ce qui leur arrive comme étant décidé de toute éternité. De plus, les enfants maltraités savent très exactement ce qui les attend s'ils révèlent les secrets d'une prison avant d'en être bel et bien sortis. »
La réputation de Kipling était si étroitement liée aux idées optimistes qui caractérisent la civilisation européenne de la fin du xixe siècle qu'elle pâtit inévitablement du discrédit dans lequel ces idées tombèrent pendant la Première Guerre mondiale et dans les années d'après-guerre. L'une de ses premières contributions à la guerre fut de participer au Bureau de la Propagande de Guerre. Alors qu'il circulait le long des lignes de front, il fut frappé par les exactions allemandes contre les Belges. Il fut lui-même durement frappé par la guerre lorsqu'il perdit son fils, le lieutenant John Kipling, tué à la bataille de Loos en 1915. Il écrivit ces lignes :
« Si quelqu'un veut savoir pourquoi nous sommes morts, dites-leur : parce que nos pères ont menti. »
Il est possible que Kipling ait éprouvé un sentiment de culpabilité pour avoir contribué à faire entrer son fils dans la garde irlandaise de la British Army, alors que le jeune homme avait été réformé à cause de sa myopie.
Ce drame est une des raisons qui poussèrent Kipling à rejoindre la commission créée par Sir Fabian Ware, l'The Imperial War Graves Commission (La Commission impériale des sépultures militaires) aujourd'hui Commonwealth War Graves Commission, responsable des cimetières de guerre anglais qui jalonnent la ligne du front ouest et que l'on retrouve dans tous les lieux où des soldats du Commonwealth ont été inhumés. Kipling choisit notamment la phrase célèbre, « Leur nom vivra à jamais », tirée de la Bible et inscrite sur les pierres du souvenir des sépultures les plus importantes. C'est également à Kipling que l'on doit l'inscription « Connu de Dieu » sur la tombe des soldats inconnus. Kipling rédigea aussi l'histoire de la garde irlandaise, le régiment où servit son fils. Paru en 1923, l'ouvrage est considéré comme un des exemples les plus admirables de l'histoire régimentaire. Enfin il composa une nouvelle émouvante intitulée Le Jardinier qui raconte ses visites dans les cimetières de guerre.
Dans son essai Une folle solitude : le fantasme de l'homme auto-construit (2006), p. 116, Olivier Rey déclare :
« On trouve des effets délétères de la tyrannie paternelle jusque dans ses modalités d'effacement. Par exemple, dans ce poème mondialement connu et célébré de Rudyard Kipling, If — adapté en français par André Maurois sous le titre « Tu seras un homme mon fils » — où le père n'abandonne ses anciennes exigences qu'en imprégnant son renoncement de venin. Oh, certes, le fils est libre : pas de contraintes ! Juste une liste égrenée de conditions à remplir pour être un homme, plus exorbitantes les unes que les autres. Voir tout ce qu'on a accompli anéanti d'un coup et repartir de zéro avec une énergie intacte, endurer la calomnie sans un soupir, garder confiance quand tout le monde doute et sans reprocher aux autres de douter, etc. — ce genre de choses qui sont plus du ressort du divin que de l’humain. Une liste aussi délirante ne peut signifier qu'une chose : tu ne seras jamais un homme mon fils. Ou comment rester castrateur, l'être davantage encore en prétendant ne plus l'être. »