dimanche 22 juin 2014

« Opération Lune » de William Karel



W. Karel pensait que le spectateur s’apercevrait de la supercherie au bout de la 15ème /16ème minute. 

En réalité, la production déléguée d’Arte ne s’est aperçue du caractère faux du documentaire qu’à partir de la 40 ième minute, alors que ce sont des professionnels de l’image et du son.


« - Moi, ce qui m’a fasciné dans ce film, c’est que vous ayez réussi à convaincre Donald Rumsfeld d’apporter sa caution au sujet. Comment avez-vous procédé ?


- Il n’a jamais apporté sa caution. Les cinq conseillers de Nixon, je les ai rencontrés un an avant pour faire un film sur le Watergate et on a fait une heure et demie d’entretien avec chacun des cinq conseillers. Quand on a décidé de faire ce faux documentaire, pour le rendre crédible, on a fait des transcriptions de tous ces entretiens et on a choisi des petits bouts chez chacun pour les mettre bout à bout et faire croire qu’ils parlaient de ça. Ils ne parlent pas une seconde dans le film de la Lune, mais il y a un faux témoin au milieu, qui est la secrétaire de Nixon, et qui est la seule à parler de la Lune. Elle permet de faire les liens. Les autres donc n’en parlent pas, ils n’étaient pas au courant. »


« - Comment avez-vous procédé avec les protagonistes de votre film ? Comment les avez vous convaincus d’entrer dans le jeu ?

- Aucun n’est entré dans le jeu ! L’idée était de détourner des entretiens, et nous n’avons mis aucun des témoins dans la confidence, ni les gens de la NASA, ni Aldrin, ni la femme de Kubrick, ni le frère de celle-ci. Il y a juste huit comédiens à qui on a donné un texte et qui jouent certains témoins. Les images des conseillers de Nixon proviennent du film les Hommes de la Maison-Blanche. En détournant leurs témoignages, il suffisait d’avoir un “faux” témoin, en l’occurrence la secrétaire de Nixon, pour faire le lien et rendre l’histoire crédible.

Aux “vrais” témoins, nous disions que nous faisions un film sur Kubrick, sur son film, sur la Lune ou sur la NASA, et nous leur posions des questions un peu vagues… »

Interview avec William Karel


mercredi 18 juin 2014

" La Décomposition des Nations " par Leopold Kohr ( 1946 )



Au lieu d'essayer désespérément de gonfler les talents limités de l'homme à un niveau permettant de faire face à l'énormité, l'énormité est découpée jusqu'à une taille où elle peut être gérée même par les talents limités de l'homme. En miniature, les problèmes perdent à la fois leur caractère terrifiant et leur portée, ce qui est tout ce que la société peut jamais espérer. Notre choix semble donc ne pas être entre crime et vertu mais entre crime énorme et menu crime ; pas entre guerre et paix, mais entre grandes guerres et petites guerres, entre guerres totales et indivisibles et guerres locales et divisibles.







Il est donc tout à fait vrai qu'un monde de petits états pourrait ne pas être du tout paisible, mais être constamment bouillonnant de guerres telles que celles qui caractérisaient le Moyen Âge. Mais à quoi ressemblaient donc ces fameuses guerres médiévales ? Le Duc de Tyrol aurait déclaré la guerre au Margrave de Bavière parce que le cheval de quelqu'un avait été volé. La guerre dura deux semaines. Il y eut un mort et six blessés. Un village fut pris, et tout le vin qui était dans la cave de l'auberge bu. On fit la paix, et la somme de cent thalers fut payée en réparations. L'Archevêché de Salzburg et la Principauté de Liechtenstein tout proches entendirent parler de l'événement quelques semaines plus tard et le reste de l'Europe n'en entendit jamais parler.
 Au Moyen Âge, il y avait la guerre dans un coin ou l'autre de l'Europe presque chaque jour. Mais c'étaient de petites guerres avec de petits effets parce que les puissances qui les menaient étaient petites et leurs ressources réduites. Comme chaque champ de bataille pouvait être embrassé du regard depuis une colline, il arrivait que les généraux qui s'opposaient terminent une bataille avant la première victime, et sans jamais donner le signal d'attaque, comme quand ils se rendaient compte que l'ennemi s'était montré désespérément plus malin qu'eux. D'où le terme de guerre de manoeuvres qui, bien que sans effusion de sang, étaient des guerres aussi réelles qu'aucune autre. Quel contraste avec les conflits modernes à grande échelle qui sont à ce point au delà de la vision des plus grands généraux eux mêmes que, comme des colosses aveugles, ils n'ont pas d'alternative, s'ils veulent découvrir le gagnant potentiel, à se battre jusqu'à leur dernier souffle.  ( … )
Le Moyen Âge a profité de tant de périodes de paix non seulement en rendant la paix et la guerre divisibles dans l'espace en conséquence du système saturé de frontières des petits états. Avec une véritable touche de génie, il l'a rendu aussi divisible dans le temps. Ses chefs n'ont jamais cru au non-sens inatteignable d'une paix éternelle, et n'ont donc jamais perdu leur énergie à tenter de l'établir. Connaissant la substance dont l'homme est fait, ils ont sagement basé leurs systèmes sur ses défauts, non ses prétentions. Incapables d'éviter la guerre, ils ont fait la bonne action suivante. Ils ont tenté de la contrôler. Et en cela ils réussirent manifestement à travers une institution qu'ils nommèrent Treuga Dei, la Trêve de Dieu.
Cette trêve était basée sur le concept que la guerre, de même qu'elle était divisible régionalement, était divisible aussi en actions et périodes séparées. Selon ses dispositions originales, toute action de guerre devait être interrompue le samedi midi et ne pouvait reprendre que le lundi matin de façon à assurer l'adoration paisible du seigneur le Dimanche. Par la suite, la période de trêve fut étendue pour comprendre le jeudi, en l'honneur de l'ascension du Christ, le vendredi en déférente commémoration de la crucifixion, et tout le samedi en mémoire de Sa mise au tombeau. En plus de ces limitations temporelles, un certain nombre d'endroits furent déclarés immunisés contre les actions de guerre. Ainsi, même au milieu de la guerre, ni les églises ou enclos paroissiaux, ni les champs à l'époque de la récolte ne pouvaient être la scène de bataille. Finalement, des groupes entiers de personnes tels que les femmes, les enfants, les vieux, ou les fermiers travaillant dans les champs furent placés sous protection spéciale et devaient être laissés en paix.  ( … )

Maximilien, qui régna de 1493 à 1519 quand le Moyen Âge laissa la place aux temps modernes de l'histoire, était un grand idéaliste, et est souvent nommé le Dernier Chevalier. Il serait préférable de l'appeler le Premier Moderniste. Car, comme il est typique des théoristes modernes, il ressentait que de grands idéaux et de grands concepts pouvaient être établis par des hommes imparfaits dans ce monde imparfait, dans une complétude sans complaisance. Donc estima-t-il, si la paix pouvait être préservée sur les terres de l'église et les terrains agricoles, pourquoi pas partout ? Si elle pouvait être respectée envers les vieux, les femmes et les enfants, pourquoi pas envers tous les hommes ? Et si on pouvait la maintenir du jeudi au lundi, pourquoi pas tous les jours de toutes les semaines de tous les ans ? Pourquoi ne pas rendre la paix indivisible ?
C'est ce qu'il essaya. Il promulga la Trêve de Dieu Éternelle. Comme les hommes d'état de notre époque -- qui se réjouissent de la même manière dans les totalités comme les triomphes totaux, les capitulations totales, la paix totale -- le feraient des siècles plus tard, Maximilien proscrit la guerre pour tous les temps à venir. Et quel fut le résultat ? Après la promulgation de la Trêve de Dieu Éternelle, les guerres furent menées non seulement les lundis, mardis et mercredis, mais aussi les jeudis, vendredis, samedis, et dimanches ; non seulement sur les champs de bataille autorisés, mais dans les champs de blé et les cimetières ; et non seulement contre les soldats, mais contre les femmes, les enfants et les vieux aussi. Quelque chose était certes devenu total -- mais pas la paix.  
En regardant le monde de petits états du Moyen Âge, nous trouvons donc qu'il n'assurait certes pas une perfection céleste. Au contraire, il était plein de défauts et de faiblesses, et plein des défis de la vie en général. Mais -- et ceci était sa grande vertu -- ils ne le terrorisaient jamais car, à petite échelle, même les problèmes les plus difficiles diminuent à des proportions insignifiantes. C'est ce que Saint Augustin avait à l'esprit quand, considérant la misère incommode de l'énormité, il demandait dans la Cité de Dieu (Livre III, Chapitre X) :
'un empire ne saurait-il être grand sans être agité ? ne voyons-nous pas dans le corps humain qu'il vaut mieux n'avoir qu'une stature médiocre avec la santé que d'atteindre à la taille d'un géant avec des souffrances continuelles qui ne laissent plus un instant de repos et sont d'autant plus fortes qu'on a des membres plus grands ?'
ou quand il cite Salluste qui faisait l'éloge du monde sans puissance qui semble avoir existé à l'aube de l'histoire :
'Au commencement, les rois avaient des inclinations différentes : les uns s'adonnaient aux exercices de l'esprit, les autres à ceux du corps. Alors la vie des hommes s'écoulait sans ambition ; chacun était content du sien.'
Comme les rois au commencement, le Moyen Âge 'réactionnaire' était caractérisé par le fait que, en dépit de ses faiblesses et de ses conflits, il était 'sans ambition', et que chaque problème pouvait être contenu dans les étroites limites 'du sien'. ( … )

Les grandes puissances, au lieu de pacifier le monde, n'ont fait qu'éliminer les guerres d'opérettes de l'âge sombre, nous donnant la vraie version en échange. Sinon, leur instauration n'a rien changé. Les causes des guerres sont toujours aussi ridicules qu'elles l'ont toujours été parce que les grandes puissances, alors qu'elles sont devenues plus grasses que leurs prédécesseurs, ne sont pas devenues plus sages. ( … )

Les grandes puissances, qui se posent en guise de pacificateurs, n'ont donc donné au monde que des souffrances. Elles ne représentent aucun progrès. Au lieu de résoudre les problèmes des petits états, elles les ont amplifiés à des proportions si insupportables que seule la puissance divine, et définitivement plus la capacité des mortels, peut y faire face. C'est pourquoi Aristote avertissait déjà que 'à la taille des états il y a une limite, comme il y en a aux autres choses, plantes, animaux, outils', et que

'. . . une grande cité ne doit pas être confondue avec une cité populeuse. De plus, l'expérience montre qu'une cité très populeuse peut rarement, ou jamais, être bien gouvernée ; car toutes les cités qui ont une réputation d'être bien gouvernées ont une limite à leur population. Nous pouvons débattre sur les bases de la raison, et s'ensuivra le même résultat. Car la loi est l'ordre, et une bonne loi est un bon ordre ; mais une très grande multitude ne peut pas être ordonnée : introduire l'ordre dans l'illimité est le travail d'une puissance divine -- d'une puissance telle qu'elle maintient l'univers.' ( … )

Comme les chapitres précédents l'ont montré, ni les problèmes de guerre ni ceux liés à la criminalité purement interne des sociétés ne disparaissent dans un monde de petits états ; ils sont simplement ramenés à des proportions supportables. Au lieu d'essayer désespérément de gonfler les talents limités de l'homme à un niveau permettant de faire face à l'énormité, l'énormité est découpée jusqu'à une taille où elle peut être gérée même par les talents limités de l'homme. En miniature, les problèmes perdent à la fois leur caractère terrifiant et leur portée, ce qui est tout ce que la société peut jamais espérer. Notre choix semble donc ne pas être entre crime et vertu mais entre crime énorme et menu crime ; pas entre guerre et paix, mais entre grandes guerres et petites guerres, entre guerres totales et indivisibles et guerres locales et divisibles. ( … )

Comme la grande puissance est par définition un élément qui peut à lui seul rompre l'équilibre du monde, un unique dictateur dans un grand pays est suffisant pour déranger la tranquillité d'esprit de tous. En conséquence, un monde de grandes puissances est sûr et sans danger seulement si le gouvernement de chaque grande puissance est entre les mains d'hommes sages et bons (une combinaison qui est rare même dans les démocraties). Dans le monde réel, en fait, la grande puissance attire par sa nature même le fort plutôt que le sage, et les autocrates plutôt que les démocrates. ( … )

Comme un petit état est par nature faible, son gouvernement, qui ne peut tirer la mesure de sa puissance que de la mesure du pays qu'il gouverne, doit de la même façon être faible. Et si le gouvernement est faible, faible doit être son dictateur. Et si un dictateur est faible, il peut être renversé par le même effort décontracté qu'il a lui même dû employer pour renverser le précédent gouvernement. S'il devient trop arrogant, il se retrouvera pendu à un réverbère ou couché dans le caniveau avant d'avoir le temps de réaliser qu'il a perdu le pouvoir. Aucune force de police d'un petit état ne peut être assez grande pour le protéger même de rébellions mineures. ( … ) 

 Comme Bertrand Russel l'a souligné : L'infériorité de notre époque à cet égard est la conséquence inévitable du fait que la société est centralisée et organisée à un tel degré que l'initiative individuelle est réduite au minimum. Là où l'art a fleuri dans le passé, il a fleuri comme une habitude parmi les petites communautés qui avaient des rivales parmi leurs voisines, telles que les Cités-états grecques, les petites principautés de la Renaissance italienne, les Courts mineures des souverains allemands du dix-huitième siècle… Il y a quelque chose sur la rivalité locale qui est essentielle en de telles questions… Mais de tels patriotismes locaux ne peuvent facilement fleurir dans un monde d'empires… 

Dans ceux qui peuvent autrement avoir de louables intentions, l'effet de la centralisation est de les lancer dans la compétition avec un nombre trop important de rivaux, et dans la soumission à un standard de goût excessivement uniformisé. Si vous voulez être un peintre, vous ne vous contenterez pas de vous mesurer vous-même contre les hommes ayant des désirs similaires dans votre propre village ; vous devrez vous rendre dans quelque école de peinture de la métropole où vous tirerez probablement la conclusion que vous êtes médiocres, et étant arrivé à cette conclusion vous devez… trouver un moyen pour gagner de l'argent ou pour boire… Dans l'Italie de la Renaissance, vous auriez pu espérer être le meilleur peintre de Sienne et cette position aurait été bien suffisamment honorable.' 


(Bertrand Russell, Authority and the Individual. ) ( … )



Pour tous les buts pratiques, donc, les unions internationales doivent rechercher, au lieu du lourd équilibre stable d'organisations de grandes puissances, l'équilibre mobile et fluide d'arrangements multicellulaires de petits états. La solution de leurs problèmes se trouve dans le champ micro- et non macro-politique. Ils doivent éliminer de leur système non les petits états, mais les grandes puissances. Ceci seulement les pourvoira du mécanisme interne pour faire face aux frictions quotidiennes de la vie sociale sans la nécessité de créer une machine gouvernementale de telles proportions qu'elle ne pourrait pas être maintenue même si elle pouvait être créée. ( … )
Mais la guerre n'est heureusement pas le seul moyen par lequel les grandes puissances peuvent être divisées. Englouties dans un marais d'émotivité infantile et attachant une valeur phénoménale au fait qu'elles sont grandes et puissantes, elles ne peuvent pas être persuadées d'opérer leur propre dissolution. Mais, étant infantiles et émotionnelles, on peut les y amener par la ruse. Alors qu'elles rejetteraient leur division, si elle leur était présentée comme une exigence, ils pourraient tout à fait désirer l'accepter, si on la leur offrait sous l'apparence d'un cadeau. Ce cadeau serait : la représentation proportionnelle dans les instances dirigeant l'union fédérale dont ils font partie. L'acceptation de cette offre ne causerait rien moins que leur disparition finale.  ( … )
Il y a, bien sûr, des gens comme les instituteurs, les politiciens nationaux, les militaires, les collectivistes, les maniaques de l'humanité et d'autres glorificateurs des événements unitaires, qui s'opposeront avec fanatisme au concept des petits états démocratiques en hurlant à la réaction - comme si le modèle de la nature pouvait jamais être réactionnaire. Mais la plus grande partie des habitants des régions dans lesquelles ces états seraient restaurés ont montré maintes et maintes fois qu'ils pensent différemment. Ils ne semblent pas vouloir de la vie dans des énormes royaumes sans signification. Ils veulent vivre dans leurs provinces, dans leurs montagnes, dans leurs vallées. Ils veulent vivre à la maison. C'est pourquoi ils se sont accrochés avec tant de ténacité à leur couleur locale et leur provincialisme même quand ils ont été submergés dans de grands empires. A la fin, quoi qu'il en soit, ça a toujours été le petit état, et pas l'empire qui a survécu. C'est pourquoi les petits états n'ont pas à être créés artificiellement. Ils doivent seulement être libérés. ( … )

mardi 10 juin 2014

Le paradoxe de Monty Hall : Homme versus Pigeon




Le problème de Monty Hall est un célèbre jeu de probabilités qui tire son nom d’une émission télévisée. On le qualifie de paradoxe, car la bonne stratégie à adopter nous semble souvent contre-intuitive.


Des expériences montrent d’ailleurs que même en répétant plusieurs fois le jeu,


l’être humain a vraiment du mal à comprendre le truc, alors que le pigeon, lui, s’en sort très bien.






Un candidat est présenté face à 3 portes : derrière une seule de ces portes se trouve un cadeau, alors que derrière chacune des deux autres portes se trouve un objet sans intérêt (typiquement : une chèvre).
  1. Le candidat choisit une de ces 3 portes, mais sans l’ouvrir;
  2. L’animateur (qui sait où se trouve le cadeau) ouvre une des 2 portes restantes, en prenant soin (si besoin) d’éviter la porte qui contient le cadeau (la porte ouverte par l’animateur révèle donc toujours une chèvre);
  3. Le candidat a alors le choix entre conserver sa porte initiale, ou changer pour pour prendre l’autre porte restante.
Que doit faire le candidat ? Conserver ou changer ?


En faisant un raisonnement rapide, on peut se dire qu’on a le choix entre deux portes, et qu’initialement chaque porte a autant de chance que l’autre de contenir le cadeau. Alors que l’on change ou que l’on conserve sa porte, on gagne avec une chance sur deux.
En réalité ce raisonnement est trompeur, et le vrai résultat est que la probabilité de gagner si on change est de 2/3 contre seulement 1/3 si on conserve sa porte initiale : on a donc toujours intérêt à changer !


Pour quelqu’un qui découvre le jeu, une manière de trouver la bonne tactique, c’est de jouer une centaine de parties. On peut penser que si vous êtes un peu observateur, vous allez finir par comprendre que changer est en moyenne plus intéressant que rester.


D’ailleurs le pigeon lui fait ça très bien. C’est l’expérience qu’ont réalisé deux chercheurs en psychologie du Whitman College dans l’état de Washington (*). Ils ont soumis plusieurs volatiles à une version répétée du problème Monty Hall (où le cadeau c’est de la bouffe, car le pigeon est basique).

Ils ont alors observé qu’après plusieurs centaines d’essais, le pigeon a parfaitement compris que la bonne stratégie c’est de changer. Au début de l’expérience ils changent de porte dans 36% des cas, alors qu’à la fin de l’expérience (qui dure plusieurs jours), ils changent dans 96% des cas !



Là où ça devient inquiétant, c’est qu’en soumettant des humains à la même version répétée du problème, ils ont observé que l’homme ne semble pas très enclin à apprendre de ses erreurs : après 200 essais les humains ne changent que dans 66% des cas. Le pigeon bat l’homme sans problèmes !




(*) Walter T. Herbranson and Julia Schroeder, Are Birds Smarter Than Mathematicians? Pigeons (Columba livia) Perform Optimally on a Version of the Monty Hall Dilemma, Journal of Comparative Psychology (2010), Vol. 124, No. 1, 1–13.


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