Davy, tout heureux, repartait pour le vaste monde en quête de nouveaux exploits. Ne voulant plus retourner en classe, il s’était sauvé de la maison. Maintenant il reprenait la route en compagnie de son frère Bill et du patron de celui-ci, Jesse Cheek. Il s’agissait de convoyer encore un troupeau de bêtes à cornes en Virginie où Davy avait déjà fait un premier voyage. Celui-ci, malgré quelques vicissitudes, avait été fort riche en événements extraordinaires.
Davy se réjouissait donc de retraverser ces belles contrées. Sans doute, d’autres aventures l’y attendaient. Bien plus palpitantes, assurément, que la vie scolaire et les plates besognes quotidiennes auxquelles il avait été astreint depuis qu’il était rentré de Virginie, après sa fuite de la ferme de Siler.
L’école ! Il ne l’avait fréquentée qu’une semaine. Huit jours seulement ! Une éternité !
Davy se réjouissait donc de retraverser ces belles contrées. Sans doute, d’autres aventures l’y attendaient. Bien plus palpitantes, assurément, que la vie scolaire et les plates besognes quotidiennes auxquelles il avait été astreint depuis qu’il était rentré de Virginie, après sa fuite de la ferme de Siler.
L’école ! Il ne l’avait fréquentée qu’une semaine. Huit jours seulement ! Une éternité !
Par conséquent, c’est avec une évidente satisfaction qu’à un tournant du chemin, Davy jeta un dernier regard sur sa région familière. Il poussa un soupir de soulagement. Plus rien ne pouvait désormais s’opposer à son départ. (…)
A la stupéfaction de Davy et de Bill, quelques femmes se trouvaient mêlées à cette multitude. Elles tenaient aussi à montrer leur adresse au tir. Leur présence étonnait les deux frères, qui cependant savaient parfaitement que les femmes également étaient capables de manier un fusil.
Les garçons ne connaissaient pas grand monde parmi ces tireurs dont ils suivirent cependant avec intérêt les prouesses. D’élimination en élimination, trois hommes seulement restèrent en présence. Pour les départager, on attacha une pièce de monnaie à une branche au moyen d’une ficelle. Chacun à son tour visa longtemps et soigneusement cette cible qui oscillait dans le vent. Le premier rata son coup, mais les deux autres firent mouche. Alors la question se posa de savoir ce qu’on allait faire. Une seule récompense était prévue : une magnifique corne à poudre. Les discussions allaient leur train sans qu’il fût possible de découvrir un objectif suffisamment difficile à atteindre d’un coup de fusil. A la fin Davy ne put plus se contenir. Il bondit hors du groupe d’hommes et proposa de faire comme les Indiens : tirer à travers la flamme d’une bougie sans l’éteindre. Tous regardèrent Davy et se mirent à rire.
« Ecoute, mon ami, il faudrait être presque un Indien pour réussir un coup pareil », dit un chasseur, un grand gaillard aux larges épaules qui passait pour un fusil hors ligne. Il n’avait pas pris part au concours. Comme il gagnait toujours, cela ne l’intéressait plus. Après avoir examiné quelques instants Davy, il lui demanda d’où il venait.
« Du Tennessee, répondit Davy.
— Et tu t’appelles Davy Crockett, poursuivit l’homme avec un sourire. J’ai passé une nuit à l’auberge de ton père et j’ai entendu raconter pas mal de choses sur ton compte. Vous voyez, cria-t-il en s’adressant au groupe qui se tenait près de lui vous avez devant vous le futur grand chasseur du Tennessee. Avec lui, je veux bien me mesurer. »
Les regards de tous se braquèrent sur Davy. Les deux rivaux furent oubliés. Ceux-ci se mirent à pousser comme les autres des cris d’enthousiasme en apprenant que Lawrence White, le trappeur, allait prendre part au concours. Aux yeux de ces hommes, Davy ne comptait guère. Ils le considérèrent cependant avec un certain respect puisqu’un chasseur de la classe de White le trouvait digne de lui.
« White veut sans doute nous amuser », supposèrent quelques-uns tandis que les femmes trouvaient de mauvais goût qu’un adulte se permît de se moquer de la sorte d’un pauvre gamin. (…)
« Que se passe-t-il donc ?… Lawrence serait-il retombé en enfance pour se mesurer avec un gamin ? » Et il éclata d’un rire tonitruant. La foule imposa silence à l’importun. Davy lui jeta un regard. Il tressaillit. Ce garçon au ricanement imbécile lui rappelait fâcheusement Ronald, un gamin sournois et méchant, avec lequel Davy s’était battu à l’école. Il crut même un court instant avoir affaire à lui. Mais Jesse Cheek empoigna le gars par le bras et lui enjoignit durement de se taire pendant le tir.
Davy releva son fusil et visa. Cependant, fort troublé par cet incident, il craignait à présent de ne pouvoir atteindre la cible. (…)
Le lendemain matin, Davy descendit de bonne heure afin de prendre congé de Lawrence White. Plantés au milieu de la cour, ils s’entretinrent un bon moment à voix basse. Dans la fraîcheur matinale, leur haleine sortait comme givrée de leur bouche.
« Oui, Davy, dit White tout en enfilant sa canadienne fourrée, car il frissonnait, tu as peut-être, raison de vouloir rester ici quelque temps afin de surveiller les parages. Néanmoins, cette nuit j’ai réfléchi qu’il ne serait tout de même pas très prudent de mêler un gars aussi jeune
que toi à ces périlleux agissements.
— Bien sûr, répondit Davy désappointé, mais j’aimerais tellement vous aider à dépister les machinations des Indiens ennemis.
— Je le sais, mon ami. Je ne doute pas de tes excellentes intentions. Je n’ai toutefois pas le droit de charger tes faibles épaules d’un si lourd fardeau. En revanche, durant votre voyage de retour, ouvrez l’œil, ton frère et toi ! Vos observations pourront alors m’être utiles. Si vous avez quelque chose à me signaler, vous pourrez toujours le faire grâce au mot de passe que je vous ai donné. Souviens-toi ! Noël Blanc ! C’est compris ? J’espère que nous nous reverrons bientôt. » (…)
Karen Brunés ( 1893-1977 ) est un écrivain danois. Sous le pseudonyme de Tom Hill, elle a publié la série des aventures romanesques de Davy Crockett.
Ce n'est qu'à la quarantaine passée qu'elle publie, sous le pseudonyme masculin de Stephan Brunés, ses deux premiers vrais romans : Ivan (1936), dont l'action se déroule dans la Russie des tsars et Mala fra finske skove (Mala dans les forêts finlandaises) (1943).
C'est lors d'un voyage aux Etats-Unis en 1956 qu'elle entend parler du héros populaire Davy Crockett et qu'elle découvre en lui un véritable défenseur des Amérindiens. Elle écrit une quinzaine de livres sur ce héros, publiés sous le pseudonyme de Tom Hill.
Davy Crockett, né David Stern Crockett
le 17 août 1786 dans le
comté de Greene, alors dans l’État de Franklin, et mort le 6 mars 1836 au siège de Fort Alamo, est un soldat, trappeur et homme politique américain. Plusieurs fois élu représentant de l’État du Tennessee au Congrès des États-Unis, il devient un héros populaire de l’histoire des États-Unis.
le 17 août 1786 dans le
comté de Greene, alors dans l’État de Franklin, et mort le 6 mars 1836 au siège de Fort Alamo, est un soldat, trappeur et homme politique américain. Plusieurs fois élu représentant de l’État du Tennessee au Congrès des États-Unis, il devient un héros populaire de l’histoire des États-Unis.
Le 24 septembre 1813, il sert dans le Second Regiment of Tennessee Volunteer Mounted Riflemen pendant 91 jours et participe en compagnie de tribus indiennes amies à la guerre des Creeks de 1813, au cours de laquelle les Creeks sont manipulés par les spéculateurs immobiliers, dans le sillage de la guerre anglo-américaine de 1812, sous les ordres du futur président Andrew Jackson. Il devient juge de paix en 1817 avant d’intégrer la milice l’année suivante avec le grade de colonel. Il est ensuite désigné pour siéger à l’assemblée législative du Tennessee en 1821 et 1823, où il défend les coureurs de bois et les premiers colons contre les spéculateurs.
De 1827 à 1835, il est plusieurs fois élu représentant du Tennessee au Congrès. Il siège au Capitole avec ses vêtements de trappeur et y soutient les pionniers du Tennessee qui vivent sur des terres distribuées après la guerre d’indépendance à des soldats qui les ont souvent ensuite revendues à des spéculateurs. Ces pionniers pensaient pouvoir occuper ces terres, qu’ils croyaient abandonnées par les militaires, mais se voient ensuite réclamer des fermages par les spéculateurs, pour des montants qu’ils ne peuvent guère honorer, car ils vivent pour la plupart de chasse, de pêche et d’agriculture de subsistance.
Ami proche de nombreux Amérindiens, dont il partage la vie sur la frontière sauvage, Davy Crockett s’oppose au président démocrate Jackson, pourtant membre comme lui du parti démocrate, sur l’Indian Removal Act de 1830, qui vise à ouvrir de nouveaux territoires à la colonisation. Son opposition à Jackson ne l’empêche pas d’être réélu en 1827 avec l’étiquette démocrate, mais est la cause de son échec à l’élection de 1830. Crockett est cependant réélu en 1833, à une époque où le parti démocrate est profondément divisé sur la question de l’abolitionnisme et du traitement à réserver aux Indiens. La majorité des élus du parti est acquise aux planteurs et aux spéculateurs fonciers à partir des années 1840, entraînant de nombreux départs.
En 1834, il publie une autobiographie A Narrative of the Life of David Crockett7. En 1835, il est à nouveau défait à l’élection et part pour le Texas.
Il s’engage peu après cette défaite électorale dans la Révolution texane au Mexique. Le 14 janvier 1836, il prête serment avec 65 hommes d’aider le gouvernement provisoire du Texas, sous la houlette de Samuel Houston. Chaque homme reçoit la promesse d’une récompense de 4 605 acres (19 km2) de terre. Le Texas est alors disputé entre les 70 000 colons américains qui s’y sont installés, dont des Français venus de Mulhouse à Castroville, et les colons mexicains.
Il prend part à la défense d’Alamo (23 février - 6 mars 1836) et se voit confier la garde de la palissade sud. La légende a retenu qu’il aurait disparu en effectuant une sortie ; le journal de José Enrique de la Peña affirme qu’il a été fait prisonnier par le général mexicain Manuel Fernández Castrillón et qu’il a été exécuté sommairement avec une douzaine d’hommes sur l’ordre du commandant des troupes Antonio López de Santa Anna. Cette version est cependant contestée. Les rares survivants d’Alamo affirment avoir vu le corps de Davy Crockett lors de l’assaut final. Son fusil qu’il avait surnommé « Vieille Betsy » en hommage à sa sœur est exposé à San Antonio dans le musée Alamo.
En 1838, Robert P. Crockett vient au Texas réclamer les terres promises à son père.
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