jeudi 4 juillet 2019

La grande question sur la vie, l'univers et le reste par Douglas Adams

La grande question sur la vie, l'univers et le reste (en anglais : The Ultimate Question of Life, the Universe and Everything) est – dans l'œuvre de science-fiction de Douglas Adams Le Guide du voyageur galactique – la question ultime sur le sens de la vie. 

Une réponse est proposée : le nombre 42, mais le problème est que personne n'a jamais su la question précise. Dans l'histoire, la réponse est cherchée par le super-ordinateur Pensées Profondes (Deep Thought en version originale1 et Grand Compute Un dans les anciennes éditions). 

Cependant, celui-ci n'était pas assez puissant pour fournir la question ultime après avoir calculé la réponse durant 7,5 millions d'années. La réponse de Pensées Profondes embarque les protagonistes dans une quête pour découvrir la question qui y correspond.

La réponse ultime

Selon Le Guide du voyageur galactique, des chercheurs d'un peuple hyper-intelligent et pan-dimensionnel construisirent le deuxième plus grand ordinateur de tous les temps, Pensées Profondes, pour calculer la réponse à la grande question sur la vie, l'univers et le reste. Après sept millions et demi d'années à réfléchir à la question, Pensées Profondes fournit enfin la réponse : « quarante-deux ».

« Quarante-deux ! cria Loonquawl. Et c'est tout ce que t'as à nous montrer au bout de sept millions et demi d'années de boulot ?
— J'ai vérifié très soigneusement, dit l'ordinateur, et c'est incontestablement la réponse exacte. Je crois que le problème, pour être tout à fait franc avec vous, est que vous n'avez jamais vraiment bien saisi la question . »

Pensées Profondes informa les chercheurs qu'il construirait un deuxième ordinateur plus puissant, qui inclurait des êtres vivants dans son processus, pour leur dire quelle est la question. Cet ordinateur s'appelait la Terre et était si grand qu'on le confondait souvent avec une planète. Les chercheurs eux-mêmes prirent l'apparence de souris pour faire fonctionner le programme. Mais la question fut perdue cinq minutes avant le moment où elle devait être trouvée, à cause de la démolition de la Terre par les Vogons, soi-disant pour construire une voie hyperspatiale. Plus tard dans la série, on apprend que les Vogons ont été engagés pour détruire la Terre par une association de philosophes et de psychiatres qui craignaient de perdre leur travail, une fois que tout le monde connaîtrait le sens de la vie.

Faute de connaître la question, les souris proposèrent « Combien de routes un homme doit-il prendre ? » (en anglais « How many roads must a man walk down? », le premier vers de la chanson Blowin' in the Wind de Bob Dylan), après avoir envisagé et rejeté diverses autres questions comme « Qu'est-ce qui est jaune et dangereux ? » (la réponse est « un flan infesté de requins »).

À la fin de Globalement inoffensive, qui est le dernier roman de la série, il y a une dernière apparition du nombre 42. Tandis qu'Arthur et Ford sont déposés au club Beta, Ford crie au chauffeur de taxi de s'arrêter « là, au quarante-deux […] juste ici ! » La Terre entière (dans toutes les dimensions) est immédiatement détruite après cette dernière référence, ce qui pourrait laisser penser que la question ultime est « Où est-ce que tout se finit ? »

Les pièces de Scrabble d'Arthur 

À la fin de la première série radiophonique, de la série télévisée et du livre Le Dernier Restaurant avant la fin du monde, le deuxième de la pentalogie, Arthur Dent — le dernier humain à avoir quitté la Terre avant sa destruction, et donc la partie de l'ordinateur la plus susceptible de trouver la question — essaie de la découvrir en l'extrayant de son subconscient, en piochant au hasard des lettres de Scrabble. Il obtient ainsi la phrase « Quel est le produit de six par neuf ».
« Six fois neuf. Quarante-deux.

— C'est tout. Il n'y a rien d'autre. »

Bien sûr, 6 × 9 = 54, pas 42 (sauf en base 13). Il y a plusieurs interprétations possibles. L'une d'entre elles serait qu'Arthur ait effectivement découvert la question ultime, et que celle-ci ne correspond pas à la réponse simplement parce que l'Univers est absurde et irrationnel. Arthur Dent accepte cette explication dans la série radiophonique, quand il remarque : « J'ai toujours dit qu'il y avait quelque chose de fondamental qui n'allait pas avec l'Univers. » Cependant, cette explication est contredite par le livre, principalement par le fait que la réflexion de la Terre n'était pas finie quand elle a été détruite.

Une autre explication serait que le programme (la Terre) aurait fonctionné correctement s'il n'avait pas été dérangé par des événements comme l'écrasement des Golganfricheux. Ces modifications importantes provoquèrent des erreurs dans le programme et lui firent découvrir la mauvaise question. Cela témoigne de la nature irrationnelle de la question dans l'esprit d'Arthur, puisqu'il est lui-même un descendant des Golganfricheux. En fait, la question dans l'esprit d'Arthur pourrait être une version altérée de la vraie question.

Il est également possible, étant donné la vision pessimiste de la technologie d'Adams (à la fin des années 1970), que la réponse 6×9 = 42 indique que le projet de la Terre était défectueux, et qu'il finirait par donner une réponse erronée, même si le programme avait été achevé avec succès. Cependant, si la Terre était un meilleur ordinateur que Pensées Profondes et pourtant défectueux, il est possible que « 42 » soit une réponse incorrecte.

Certains lecteurs remarquèrent plus tard que 6 × 9 = 42 est exact si les calculs sont effectués en base 13 et non en base 10. Douglas Adams a signalé qu'il n'avait pas pensé à ce détail, et répéta que cela n'était pas pertinent : « Personne n'écrit de blagues en base 13. […] Je suis peut-être un cas désespéré, mais je ne fais pas de blagues en base 13. »

La question de Marvin 

Une autre possibilité de question ultime est présentée dans le troisième tome, La Vie, l'Univers et le Reste. Se plaignant souvent d'avoir « le cerveau de la taille d'une planète » et affirmant une fois qu'il peut voir la question dans les ondes cérébrales d'Arthur, il est possible que Marvin, le robot dépressif, connaisse la question. Si ceci est vrai, il est possible qu'elle apparaisse dans le paragraphe suivant, extrait de La Vie, l'Univers et le Reste, où Marvin parle à un matelas nommé Laplupard.

« Je suis — c'est une très grossière approximation — trente milliards de fois plus intelligent que vous [dit Marvin]. Laissez-moi vous fournir un exemple. Pensez à un chiffre, n'importe lequel.
— Euh, cinq [répondit le matelas].
— Faux. Vous voyez a 13? »

Étant donnée la situation, et quelques autres indices, il est possible que la question ultime soit « Pensez à un nombre, n'importe lequel. » Ce serait ironique, puisque ce n'est pas vraiment une question.
« Pensez à un chiffre, n'importe lequel » est répété par l'ordinateur du Cœur en Or dans l'épilogue de La Vie, l'Univers et le Reste juste après qu'Arthur Dent suggère que Prak connaît peut-être la question ultime et se lamente que « Ça m'a toujours turlupiné qu'on ne l'ait jamais trouvée… »

L'impossibilité de découvrir la question ultime

Une blague sur l'impossibilité de comprendre le vrai sens de l'Univers apparut d'abord dans la phase secondaire du feuilleton radiophonique en 1978. Elle disait ceci :
« D'après une théorie, le jour où quelqu'un découvrira exactement à quoi sert l'Univers et pourquoi il est là, ledit Univers disparaîtra sur-le-champ pour se voir remplacé par quelque chose de considérablement plus bizarre et inexplicable.

Selon une autre théorie, la chose se serait en fait déjà produite. »
La disparition de l'Univers par son observation peut être une allusion à la physique quantique, stipulant la destruction de l'objet d'étude par son observation effective.

La plaisanterie fut réimprimée dans Le Dernier Restaurant avant la fin du monde. Dans La Vie, l'Univers et le Reste, Arthur rencontre Prak, qui, grâce à une importante overdose d'un sérum de vérité particulièrement efficace, a acquis la connaissance de la vérité. Prak confirme que 42 est effectivement la réponse ultime à la grande question sur la vie, l'univers et le reste, mais révèle qu'il est impossible que la question et la réponse ultime soient à la fois connues pour le même Univers (une sorte de moyen de garder la clé loin de la serrure). Cette interprétation de l'impossibilité de découvrir la question ultime renvoie sans doute au théorème d'incomplétude de Gödel ou au principe d'incertitude d'Heisenberg.

L'avis de Douglas Adams 

On demanda souvent à Douglas Adams pendant sa carrière pourquoi il avait choisi le nombre 42. Beaucoup de théories furent proposées, mais il les rejeta toutes. Le 3 novembre 1993, il répondit sur le groupe de discussion alt.fan.douglas-adams :

« La réponse à ceci est très simple. C'était une plaisanterie. Ce devait être un nombre, ordinaire et plutôt petit, et j'ai choisi celui-ci. Les représentations binaires, la base treize, les moines tibétains ne sont que des balivernes. Je me suis assis à mon bureau, j'ai regardé dans le jardin et je me suis dit « 42 ira » et je l'ai écrit. Fin de l'histoire. »

Bien qu'il fût certainement vrai que la réponse ne devait être qu'un nombre sans signification cachée, le fait qu'il ait choisi 42 fut expliqué plus en détail lors d'une interview avec Ian Johnstone sur la BBC Radio  enregistrée en 19983 pour célébrer le vingtième anniversaire de la première émission radio du Guide galactique.

Dans l'interview, Adams dit qu'après avoir décidé que ce devrait être un nombre, il essaya de penser à ce que devrait être un « nombre ordinaire ». Il élimina les non-entiers, puis il se souvint avoir travaillé comme « emprunteur d'accessoires » pour John Cleese dans ses vidéos de Video Arts. Cleese avait besoin d'un nombre amusant qui servirait de chute à un long sketch le mettant en scène (dans le rôle d'un caissier de banque) avec Tim Brooke-Taylor (dans le rôle d'un client). Adams pensait que le nombre que Cleese avait trouvé était 42 et décida de l'utiliser.

Plusieurs tentatives de fans de retrouver cette vidéo ont été vaines, et il est possible qu'elle n'ait jamais été publiée ou qu'elle ait été effacée depuis.

Douglas Adams, selon certains philosophes[évasif], ne cherchait qu'à démontrer que l'être humain se pose bien trop de questions, auxquelles il n'y aura évidemment jamais aucune réponse.

 https://fr.wikipedia.org/wiki/La_grande_question_sur_la_vie,_l%27univers_et_le_reste

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