Diane Arbus
Le parti des travailleurs socialistes, lui, n’a rien d’illégal, mais il ne représente aucun puissant intérêt. Il n’y eut donc aucun scandale lorsque fut rendu public, au moment même où les passions atteignaient leur zénith au sujet du Watergate, que le FBI en avait pendant plus de dix ans entravé les activités au moyen de descentes illégales et autres mesures du même ordre, une violation des principes démocratiques bien plus étendue et grave que tout ce qui fut évoqué au cours des auditions du Watergate.
Le gigantesque scandale du Watergate, tel qu’il fut décrit dans la presse à grand tirage, tenait dans le fait que l’administration Nixon avait envoyé un ramassis de petites frappes pénétrer par effraction, pour des raisons demeurées obscures, dans le bâtiment du quartier général du parti démocrate. Ce parti représente de puissants intérêts nationaux, solidement ancrés dans le monde des affaires. L’attitude de Nixon était donc vraiment scandaleuse.
Le parti des travailleurs socialistes, lui, n’a rien d’illégal, mais il ne représente aucun puissant intérêt. Il n’y eut donc aucun scandale lorsque fut rendu public, au moment même où les passions atteignaient leur zénith au sujet du Watergate, que le FBI en avait pendant plus de dix ans entravé les activités au moyen de descentes illégales et autres mesures du même ordre, une violation des principes démocratiques bien plus étendue et grave que tout ce qui fut évoqué au cours des auditions du Watergate.
Le parti des travailleurs socialistes, lui, n’a rien d’illégal, mais il ne représente aucun puissant intérêt. Il n’y eut donc aucun scandale lorsque fut rendu public, au moment même où les passions atteignaient leur zénith au sujet du Watergate, que le FBI en avait pendant plus de dix ans entravé les activités au moyen de descentes illégales et autres mesures du même ordre, une violation des principes démocratiques bien plus étendue et grave que tout ce qui fut évoqué au cours des auditions du Watergate.
En outre, ces actions de la police politique nationale n’étaient qu’un aspect parmi d’autres de programmes gouvernementaux impliquant de nombreuses administrations et qui visaient à mettre à bas toute action politique indépendante, à provoquer une montée de la violence dans les ghettos et à saper des mouvements populaires qui étaient en train de politiser des pans généralement marginalisés de la population.
Ces programmes secrets, parfaitement illégaux, furent mis à jour, entre autre devant des tribunaux, pendant la période du Watergate, mais ils ne furent jamais abordés lorsque le Congrès instruisit l’impeachment [de Nixon] et reçurent peu d’attention médiatique. Même la complicité reconnue du FBI dans l’assassinat d’un leader des Black Panthers par la police de Chicago n’était pas un scandale, contrastant avec la « liste noire » de Nixon, sur laquelle figuraient des personnes puissantes qui furent dénigrées en privé mais sans conséquences. ( ... )
Les scandales de l’Irangate et leur traduction médiatique nous enseignent exactement la même chose. Ce fut un scandale épouvantable lorsqu’on s’aperçut que l’administration Reagan avait violé les prérogatives du Sénat lors de l’Irangate ; mais pas un scandale du tout lorsqu’elle traita par le mépris l’arrêt de la Cour internationale de justice condamnant les États-Unis, en raison de l’attaque contre le Nicaragua, pour « usage illégal de la force » et violation de traités – c’est-à-dire pour violation de la Constitution américaine et du droit international.
Le soutien et le financement d’un terrorisme d’État qui fit près de deux cent mille morts en Amérique centrale dans les années 1980 ne firent l’objet d’aucune enquête du Congrès et laissèrent les médias parfaitement indifférents. Ces actions étaient menées en accord avec un consensus des élites et purent bénéficier du soutien inconditionnel des médias, ainsi que nous avons pu le constater en étudiant le sort des victimes dignes ou indignes d’intérêt, ou le traitement médiatique des élections dans les États clients et les autres . ( ... )
http://inventin.lautre.net/livres/Chomsky-Fabrication-du-Consentement.pdf
La fabrication du Consentement par Noam Chomsky
Prenez le sport - c’est un autre exemple crucial, selon moi, du système d’endoctrinement. Cela permet aux gens de prêter une grande attention à des choses de peu d’importance. C’est une manière de les tenir à distance des choses qui sont comptent pour leurs existences, et qu’ils pourraient avoir envie de vouloir changer.
Et il est frappant de voir l’intelligence qui est mobilisée par des gens ordinaires dans les discussions sur le sport, alors qu’ils n’utilisent pas ces mêmes capacités pour ce qui concerne la réflexion politique et sociale. Si vous écoutez les interventions des auditeurs dans les émissions sportives à la radio, ils vont entrer dans les analyses les plus inouïes, disséquer les subtilités les plus ésotériques. Et la presse exploite indéniablement de telles propensions.
Je me rappelle, au collège, je me suis demandé soudain : « Pourquoi ça m’importe que notre équipe gagne ? Je ne connais personne de l’équipe. Ils n’ont rien à voir avec moi. Pourquoi je supporte cette équipe ? Pourquoi j’applaudis ? Cela ne veut rien dire, cela n’a aucun sens. »
Mais en fait cela a un un sens. C’est une façon de créer des attitudes irrationnelles de soumission à l’autorité. De créer un esprit de cohésion de groupe derrière des leaders. Cela entraîne la population à être exploitée par le moyen du chauvinisme. C’est une caractéristique que l’on retrouve dans tous les sports de compétition. En examinant ces choses de près, on réalise qu’elles remplissent des fonctions et c’est pourquoi tant d’énergie est investie pour les promouvoir, leur donner des assises, etc.
http://chomsky.fr
Entre silence et hostilité : les médias « accueillent » Chomsky à Paris
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