« un jour, on plongera dans la ruine du jour au lendemain des familles entières parce qu'à des milliers de kilomètres pourra être produite la même chose pour deux centimes de moins à la tonne »
Quand la société impose à l'homme des sacrifices supérieurs aux services qu'elle lui rend, on a le droit de dire qu'elle cesse d'être humaine, qu'elle n'est plus faite pour l'homme, mais contre l'homme. Dans ces conditions, s'il arrive qu'elle se maintienne, ce ne peut être qu'aux dépens des citoyens ou de leur liberté ! Imbéciles, ne voyez-vous pas que la civilisation des machines exige en effet de vous une discipline chaque jour plus stricte ? Elle l'exige au nom du Progrès, c'est-à-dire au nom une conception nouvelle de la vie, imposée aux esprits par son énorme machinerie de propagande et de publicité. Imbéciles ! Comprenez donc que la civilisation des machines est elle-même une machine, dont tous les mouvements doivent être de plus en plus parfaitement synchronisés ! Une récolte exceptionnelle de café au Brésil influe aussitôt sur le cours d'une autre marchandise en Chine, ou en Australie; le temps n'est certainement pas loin où la plus légère augmentation de salaires au Japon déchaînera des grèves à Detroit ou à Chicago, et finalement mettra une fois encore le feu au monde. ( ... ) Il ne faut vraiment pas comprendre grand chose aux faits politiques de ces dernières années pour refuser encore d'admettre que le Monde moderne a déjà résolu, au seul avantage de la Technique, le problème de la Démocratie. Les Etats totalitaires, enfants terribles et trop précoces de la Civilisation des Machines, ont tenté de résoudre ce problème brutalement, d'un seul coup. Les autres nations brûlaient de les imiter, mais leur évolution vers la dictature s'est trouvée un peu ralentie du fait que, contraintes après Munich d'entrer en guerre contre le hitlérisme et le fascisme, elles ont dû, bon gré mal gré, faire de l'idée démocratique le principal, ou plus exactement l'unique élément de leur propagande. Pour qui sait voir, il n'en est pas moins évident que le Réalisme des démocraties ne se définit nullement lui-même par des déclarations retentissantes et vaines comme, par exemple, celle de la Charte de l'Atlantique, déjà tombée dans l'oubli. Depuis la guerre de 1914, c'est-a-dire depuis leurs premières expériences, avec -Lloyd George et Clemenceau, des facilités de la dictature, les Grandes Démocraties ont visiblement pérdu toute confiance dans l'efficacité des anciennes méthodes démocratiques de travail et de gouvernement. On peut être sûr que c'est parmi leurs anciens adversaires, dont elles apprécient l'esprit de discipline, qu'elles recruteront bientôt leurs principaux collaborateurs ; elles n'ont que faire des idéalistes, car l'Etat Technique n'aura demain qu'un seul ennemi : « l'homme qui ne fait pas comme tout le monde » ou encore : « l'homme qui a du temps à perdre » — ou plus simplement si vous voulez : « l'homme qui croit à autre chose qu'à la Technique ». ( ... )
Si vous êtes sincère, vous avouerez peut-être même que le mot de liberté vous suggère vaguement l'idée du désordre -la cohue, la bagarre, les prix montant d'heure en heure chez l'épicier, le boucher, le cultivateur stockant son maïs, les tonnes de poissons jetées à la mer pour maintenir les prix. Ou peut-être ne vous suggérerait-il rien du tout, qu'un vide à remplir-comme celui, par exemple, de l'espace... Tel est le résultat de la propagande incessante faite depuis tant d'années par tout ce qui dans le monde se trouve intéressé à la formation en série d'une humanité docile, de plus en plus docile, à mesure que l'organisation économique, les concurrences et les guerres exigent une réglementation plus minutieuse. Ce que vos ancêtres appelaient des libertés, vous l'appelez déjà des désordres, des fantaisies. "Pas de fantaisies ! disent les gens d'affaires et les fonctionnaires également soucieux d'aller vite, le règlement est le règlement, nous n'avons pas de temps à perdre pour des originaux qui prétendent ne pas faire comme tout le monde... " ( ... ) N'importe ! On avait beau lui dire : « Que risquez-vous ? Que vous importe d'être instantanément reconnu, grâce au moyen le plus simple et le plus infaillible ? Le criminel seul trouve avantage à se cacher... ». Il reconnaissait bien que le raisonnement n'était pas sans valeur, mais il ne se sentait pas convaincu. En ce temps-là, le procédé de M. Bertillon n'était en effet redoutable qu'au criminel et il en est de même encore maintenant. C'est le mot de criminel dont le sens s'est prodigieusement élargi, jusqu'à désigner tout citoyen peu favorable au Régime, au Système, au Parti, ou à l'homme qui les incarne. Le petit bourgeois français n'avait certainement pas assez d'imagination pour se représenter un monde comme le nôtre si différent du sien, un monde où à chaque carrefour la Police d'État guetterait les suspects, filtrerait les passants, ferait du moindre portier d'hôtel, responsable de ses fiches, son auxiliaire bénévole et public. Mais tout en se félicitant de voir la Justice tirer parti, contre les récidivistes, de la nouvelle méthode, il pressentait qu'une arme si perfectionnée, aux mains de l'État, ne resterait pas longtemps inoffensive pour les simples citoyens. C'était sa dignité qu'il croyait seulement défendre, et il défendait avec elle nos sécurités et nos vies. Depuis vingt ans, combien de millions d'hommes, en Russie, en Italie, en Allemagne, en Espagne, ont été ainsi, grâce aux empreintes digitales, mis dans l'impossibilité non pas seulement de nuire aux Tyrans, mais de s'en cacher ou de les fuir ? Et ce système ingénieux a encore détruit quelque chose de plus précieux que des millions de vies humaines. L'idée qu'un citoyen, qui n'a jamais eu affaire à la Justice de son pays, devrait rester parfaitement libre de dissimuler son identité à qui il lui plaît, pour des motifs dont il est seul juge, ou simplement pour son plaisir, que toute indiscrétion d'un policier sur ce chapitre ne saurait être tolérée sans les raisons les plus graves, cette idée ne vient plus à l'esprit de personne. http://www.ogmdangers.org/enjeu/philosophique/document/Bernanos.htm
Un jour, je me souviens, nous rencontrâmes un navire de guerre, mouillé au large du rivage. Il n’y avait même pas de hangar là, et cependant il canonnait la brousse. Il paraît que les Français avaient une guerre en cours dans ces parages. Le pavillon pendait flasque comme une loque ; la gueule des longs canons de huit pouces hérissait de toute part la coque basse, que la houle grasse et boueuse soulevait paresseusement pour la laisser ensuite retomber, en faisant osciller les mâts effilés. Dans la vide immensité du ciel, de l’eau et de la terre, il restait là, incompréhensible, à canonner un continent. Boum ! faisait l’une des pièces de huit pouces ; une courte flamme jaillissait, et s’évanouissait ; un peu de fumée s’évaporait, un pauvre petit projectile passait en sifflant, et rien ne se produisait. Qu’eût-il pu se produire ? Il y avait je ne sais quelle touche de folie dans toute cette affaire, une impression de drôlerie macabre dans ce spectacle et elle ne fut pas pour la dissiper, l’assurance que me donna sérieusement quelqu’un à bord qu’il y avait un camp d’indigènes – il disait d’ennemis ! – caché hors de vue, quelque part. ( ... ) Camper, cuisiner, dormir, décamper et puis marcher. Parfois un porteur mort sous le harnais, gisait dans les hautes herbes près de la piste, avec une gourde vide et son long bâton à côté de lui. Un grand silence autour et au-dessus de nous. À peine par certaines nuits tranquilles le frémissement d’un tam-tam lointain, tour à tour s’effaçant et s’enflant, tremblement indistinct et vaste, fumeur étrange, attirante, évocatrice et barbare, dont le sens peut-être était aussi profond que le son des cloches en terre chrétienne. Un jour, un blanc, en uniforme déboutonné, campé au travers de la piste, avec une escorte en armes de maigres Zanzibaristes, fort hospitaliers et joviaux du reste, pour ne pas dire gris. Il s’occupait de l’entretien de la route, à ce qu’il disait. Je n’oserais affirmer qu’on s’aperçût de la présence d’une route ni d’un entretien quelconque, à moins que le corps d’un nègre d’âge mûr, le front troué d’une balle, et sur lequel je buttai littéralement à une lieue de là, ne dût être considéré comme une amélioration d’ordre permanent. ( ... ) « Mais ils n’arrivèrent pas. Au lieu des rivets, il nous vint une invasion, une calamité, une visitation. Elle s’amena par sections, durant les trois semaines qui suivirent, chacune précédée par un âne qui portait un homme blanc, en complet neuf et souliers tannés, saluant de cette élévation à droite et à gauche, les pèlerins impressionnés. Une troupe querelleuse de nègres maussades, aux pieds endoloris, suivait sur les talons de l’âne. Force tentes, chaises de campement, cantines de zinc, caisses blanches, ballots bruns, furent jetés pêle-mêle dans un coin de la cour et l’atmosphère de mystère se faisait plus épaisse au-dessus du désordre de la Station. Cinq arrivages se succédèrent ainsi, avec la même apparence absurde de gens qui fuient en désordre, chargés des dépouilles d’innombrables magasins d’équipement et d’approvisionnement qu’ils auraient emportés au désert pour procéder à l’équitable partage du butin. C’était un inextricable fouillis de choses honnêtes en soi, mais à qui l’insanité de leurs propriétaires prêtait un aspect de produit de rapine. « Cette estimable compagnie s’intitulait l’Expédition d’Exploration de l’Eldorado et je pense que ses membres étaient tenus par serment au secret. Leur conversation cependant était celle de sordides boucaniers ; elle était cynique sans audace, cupide sans hardiesse et cruelle sans courage ; dans toute la bande, il n’y avait pas un soupçon de prévoyance ou d’intention sérieuse : ils ne paraissaient même point se douter que de telles choses fussent nécessaires à la conduite des affaires de ce monde. Arracher des trésors aux entrailles de la terre était leur seul désir, sans plus de préoccupation morale qu’il n’y en a chez le cambrioleur qui fracture un coffre-fort. ( ... ) Leur chef, un jeune noir à l’ample carrure, étroitement drapé dans des étoffes à bordure bleu foncé, les narines farouches et la chevelure ingénieusement relevée en petites boucles huileuses, se dressa à mon côté. – « Et bien ?… » fis-je, pour dire quelque chose. – « Attrape-le, fit-il férocement, en ouvrant des yeux enflammés, cependant que ses dents aiguës brillaient. Attrape le et donne-le nous. – Vous le donner, demandai-je, et pourquoi faire ?… – Le manger… », fit-il laconiquement et s’accoudant sur le bordage, il se mit à considérer le brouillard, dans une attitude digne et profondément pensive. J’aurais sans doute été horrifié, si l’idée ne m’était venue que ses pareils et lui devaient avoir extrêmement faim et que leur faim depuis un mois au moins n’avait dû cesser de croître. Ils avaient été engagés pour six mois (aucun d’eux, j’imagine, n’avait sur le temps de notions pareilles à celles qu’après des âges sans nombre nous avons acquises. Ils appartenaient encore au commencement des temps et n’avaient pas d’expérience héréditaire pour les instruire sur ce point) : du moment qu’il y avait un bout de papier noirci, en conformité d’une loi burlesque confectionnée à l’autre bout du fleuve, il n’était jamais entré dans la tête de personne de s’inquiéter de leurs moyens d’existence. ( ... ) Toute l’Europe avait collaboré à la confection de Kurtz, et je ne tardai pas à apprendre qu’avec beaucoup d' à propos, la Société Internationale pour la Suppression des Coutumes Barbares l’avait chargé de faire un rapport destiné à l’édification de cette Compagnie. Et il l’avait écrit, ce rapport ! Je l’ai vu. Je l’ai lu. C’était éloquent, vibrant d’éloquence, mais je le crains, un peu trop sublime. Il avait trouvé le temps d’y aller de dix-sept pages d’écriture serrée. Mais sans doute était-ce avant que sa… – mettons avant que ses nerfs se fussent détraqués et l’eussent amené à présider certaines danses nocturnes, se terminant sur je ne sais quels rites innommables dont ce que j’appris çà et là me fit conclure bien malgré moi que c’était lui – lui, M. Kurtz – entendez-vous, qui en était l’objet. Ah ! c’était un fameux morceau, ce rapport. Le paragraphe de début, pourtant, à la lumière d’informations ultérieures, m’apparaît à présent terriblement significatif. Il commençait par déclarer que, nous autres blancs, au point de développement où nous sommes parvenus, « nous devons nécessairement leur apparaître (aux sauvages) sous la figure d’êtres surnaturels, – nous les approchons avec l’appareil d’une force quasi divine, » et ainsi de suite. « Par le seul exercice de notre volonté, nous pouvons mettre au service du bien une puissance presque illimitée, etc., etc. ». C’est de là que, prenant son essor, il m’entraîna à sa suite. La péroraison était magnifique, bien qu’assez malaisée à retenir. Elle me donna l’impression d’une exotique Immensité régie par une auguste Bienveillance. Elle me transporta d’enthousiasme. J’y retrouvais le prestige sans limite de l’éloquence, des mots, de nobles mots enflammés. Aucune suggestion pratique qui rompît le magique courant des phrases, à moins qu’une sorte de note, au bas de la dernière page, griffonnée évidemment bien plus tard et d’une main mal assurée, ne dût être considérée comme l’énoncé d’une méthode. Elle était fort simple et terminant cet émouvant appel à tous les sentiments altruistes, elle éclatait, lumineuse et terrifiante, comme le trait d’un éclair dans un ciel serein : « Exterminer toutes ces brutes ». ( ... ) Curieux, j’eus l’impression que ces détails seraient moins supportables que la vue des têtes qui séchaient sur des pieux en face des fenêtres de M. Kurtz… Après tout, ce n’était là qu’un spectacle barbare, et dans cette obscure région de subtiles horreurs, où d’un bond j’avais été transporté, la simple sauvagerie, affranchie de toute complication, apportait du moins le réconfort réel d’une chose qui avait le droit d’exister – notoirement à la lumière du jour. Le jeune homme me regarda avec surprise. J’imagine qu’il ne lui était pas venu à l’esprit que M. Kurtz n’était pas une idole pour moi. Il oubliait que je n’avais entendu aucun de ses splendides monologues… sur quoi donc !…, ah, oui ! sur l’amour, la justice, la conduite de la vie, que sais-je encore… S’il fallait ramper devant M. Kurtz, il rampait comme le plus sauvage d’entre ces sauvages. Je ne me rendais pas compte des circonstances, fit-il. Ces têtes étaient celles de rebelles. Je le surpris considérablement en me mettant à rire. Rebelles ! Quelle était la prochaine qualification que j’allais entendre ? Il y avait déjà eu ennemis, criminels, ouvriers ; ceux-ci étaient des rebelles. Ces têtes rebelles pourtant avaient un air bien soumis au bout de leur bâton. ( ... ) Quelle chose baroque que la vie : cette mystérieuse mise en oeuvre d’impitoyable logique pour quels desseins dérisoires !… Le plus, qu’on en puisse attendre, c’est quelque lumière sur soi-même, acquise quand il est trop tard et, ensuite, il n’y a plus qu’à remâcher les regrets qui ne meurent pas, – J’ai lutté avec la mort. C’est le plus morne combat qui se puisse concevoir. Il se déroule dans une pénombre impalpable, rien sous les pieds, rien autour de vous, pas de témoins, nulle clameur, nulle gloire, aucun grand désir de victoire, pas grande appréhension non plus de défaite, et quelle morbide atmosphère de tiède scepticisme, sans ferme conviction de votre bon droit et encore moins de celui de l’adversaire. Si telle est la forme de sagesse suprême, la vie vraiment est une plus profonde énigme que certains d’entre nous se l’imaginent. ( ... )
« Il y a deux types de pirates : ceux qui attaquent les navires et ceux qui vident nos mers du poisson et déversent des déchets toxiques ». Les propos d’Ali, membre du conseil d’Hobbyo, la « capitale de la piraterie » somalienne, en conclusion du documentaire de Paul Moreira, donne la clé du titre : Toxic Somalia : l’autre piraterie.
En 2005, quelques jours après le tsunami qui a ravagé les côtes thaïlandaises, les Somaliens, à l’autre extrémité de l’océan Indien, voient arriver d’étranges fûts sur leurs plages. Une organisation non gouvernementale locale donne l’alerte et signale des décès suspects et l’apparition de maladies inhabituelles parmi la population côtière dans les jours suivants. Ces fûts toxiques, -la suite des enquêtes le prouveront-, proviennent de stocks, largués au large de la Somalie, par des navires oeuvrant pour des pays occidentaux, majoritairement européens. ( ... ) L’assassinat d’Ilaria Alpi et Miran Hrovatin Paul Moreira se trouvait en Italie en mars 1994 lorsque la nouvelle tombe : la journaliste italienne Ilaria Alpi et le cameraman Miran Hrovatin ont été tués à Mogadiscio, lors de l’attaque de leur véhicule. Tous deux travaillaient pour TG3, une chaîne de la RAI. L’émotion est vive. On apprend assez vite qu’Ilaria enquêtait sur un trafic d’armes entre l’Italie et la Somalie. Son assassinat interviendrait après un « entretien de trop », avec un chef milicien, à Bossasso, une ville portuaire sur la mer Rouge. ( ... ) Le journaliste français n’oublie pas les causes de la mort d’Ilaria ni l’enquête que mènent ses collègues de la RAI ou Panorama et Famiglia Cristiana, dans les années suivantes. Ceux-ci découvrent que non seulement il y a trafic d’armes, mais aussi trafic de déchets toxiques. Les bateaux de la société italienne SHIFCO (Somali High Sea Shipping Company) que mentionne Ilaria dans son dernier entretien enregistré à Bossasso, fournit en armes les miliciens de Ali Mahdi, qui « paie » les livraisons en acceptant d’enfouir les déchets le long de la côte somalienne. Dans Toxic Somalia, Paul Moreira s’intéresse à la SHIFCO, aux ramifications internationales apparemment bien protégées, et à un réseau plus restreint constitué d’escrocs et d'aventuriers, plutôt maladroits, pris la main dans le sac et condamnés pour des faits autres que le trafic de déchets. La justice italienne n’ira pas jusqu’au procès du réseau de la SHIFCO sur lesquels les policiers ont enquêté de 1997 à 2000 avant finalement de renoncer en raison de la mise en danger d’un agent « infiltré ». Mais les journalistes italiens, qui ont grandement participé au documentaire de Paul Moreira, en viennent à trouver étrange que l’Etat italien se dessaisisse aussi facilement chaque fois que la question des déchets industriels est mise sur le tapis. Dans le cas de la SHIFCO, la piste envoie à la fois vers la Ndrangheta calabraise et les Etats-Unis. « Le problème des déchets en Italie paraît tellement insoluble que le fait d’aller déverser des déchets toxiques en Afrique semble arranger tout le monde », constate Paul Moreira.
" Un tort considérable a été causé aux propriétaires des métiers perfectionnés. Ces machines leur étaient avantageuses, en ce sens qu'elles rendaient inutile l'emploi d'un certain nombre d'ouvriers, qui, en conséquence n'avaient plus qu'à mourir de faim. Par l'adoption d'une espèce de métier, en particulier, un seul homme faisait l'ouvrage de plusieurs, et l'excédant des travailleurs était laissé sans emploi.
Remarquons toutefois, que l'ouvrage ainsi exécuté était d'une qualité inférieure, que ses produits ne pouvaient trouver de débouchés dans le pays, et n'étaient ainsi bâcles que dans un but d'exportation. Ces articles s'appelaient, dans le commerce, du nom de toile d'araignées. Les ouvriers sans ouvrage, dans l'aveuglement de leur ignorance, au lieu de se réjouir de ces perfectionnements dans les arts, si avantageux au genre humain, se regardèrent comme des victimes sacrifiées à des améliorations mécaniques. Dans la folie de leur coeur, ils s'imaginèrent que l'existence et le bien-être de la classe laborieuse et pauvre étaient un objet de plus grande importance que l'enrichissement de quelques individus, par la suite de perfectionnement qui laissaient l'ouvrier sans emploi et sans ressources. Et l'on doit avouer que s'il est vrai que l'adoption d'un vaste système de machines, dans l'état où se trouvait notre commerce il n'y a pas longtemps encore, a pu être utile au maître sans nuire à l'ouvrier, néanmoins, dans la situation actuelle de nos fabriques, alors que les produits manufacturés pourrissent dans les magasins sans perspective d'exportation, alors qu'il y a diminution égale dans les demandes de travail et d'ouvriers, des métiers de cette espèce ont pour résultat d'aggraver matériellement la détresse et le mécontentement des malheureux désappointés. Mais cette détresse et les troubles qui en résultent ont une cause plus profonde. Quand on nous dit que ces hommes se liguent, non-seulement pour détruire leur propre bien-être, mais encore leurs moyens mêmes d'existence, pouvons-nous oublier que c'est la politique funeste, la guerre destructrice des dix-huit dernières années, qui ont détruit leur bien-être, le vôtre, celui de tout le monde? Cette politique, ouvrage de " grands hommes d'Etat qui ne sont plus ", a survécu aux morts, pour être le fléau des vivants jusqu'à la troisième et la quatrième génération! Ces hommes n'ont brisé les métiers que lorsqu'ils sont devenus inutiles, pire qu'inutiles, que lorsqu'ils sont devenus un obstacle réel à ce qu'ils gagnassent leur pain quotidien. Pouvez-vous donc vous étonner que dans un temps comme le nôtre, où la banqueroute, la fraude prouvée, la félonie imputée, se rencontre dans des rangs peu au-dessous de celui de Vos Seigneuries, la population inférieure, et toutefois la plus utile de la population, oublie ses devoirs dans sa détresse, et se rende seulement un peu moins coupable que l'un de ses représentants? Mais tandis que le coupable de haut parage trouve les moyens d'éluder la loi, il faut que de nouvelles offenses capitales soient créées, que de nouveaux pièges de mort soient dressés pour le malheureux ouvrier que la faim a poussé au crime! Ces hommes ne demandaient pas mieux que de bêcher, mais la bêche était dans d'autres mains. Ils n'auraient pas eu honte de mendier, mais il ne se trouvait personne pour les secourir. Leurs moyens de subsistance leur étaient enlevés; aucune autre nature de travail ne s'offrait à eux, et leurs excès, tout condamnables et déplorables qu'ils sont, ne doivent pas nous surprendre. ( ... ) Tout ceci se passait à cent trente milles de Londres, tandis que nous, " bonnes gens dans la sécurité de notre grandeur " ,nous nous occupions tranquillement à jouir de nos triomphes à l'étranger, au milieu des calamités domestiques. Mais toutes les armées qui ont battu en retraite devant vos généraux, sont de tristes sujets de félicitation, si la discorde divise votre pays, et s'il vous faut envoyer des dragons et des bourreaux contre vos concitoyens. - Vous appelez ces gens populace effrénée, dangereuse et ignorante, et vous semblez croire que le seul moyens de faire taire le " bellua multorum capitum " * est d'abattre quelques-unes de ces têtes superflues! Mais la populage elle-même est plus facilement ramenée à la raison par le mélange de la conciliation et de la fermeté que par une irritation additionnelle et une aggravation de châtiments. Savons-nous toutes les obligations que nous avons à la populace? C'est la populace qui laboure vos champs, et fait le service de vos maisons; - qui manoeuvre votre marine et recrute votre armée; - qui vous a mis à même de tenir tête au monde entier, et vous tiendra tête à vous-mêmes quand l'abandon et le malheur l'auront poussée au désespoire. Vous pouvez donner au peuple le nom de populace; mais n'oubliez pas que souvent c'est le peuple qui parle par la voix de la populace, et, ici je ne puis m'empêcher de remarquer avec quel empressement vous volez au secours de vos alliés malheureux, abandonnant les malheureux de votre patrie à la sollicitude de la Providence, ou - de la paroisse. ( ... ) Quand on vous propose une mesure d'émancipation ou de redressement, vous hésitez, vous délibérez pendant des années entières; vous temporisez, vous avez recours à mille ménagements; mais une loi de mort doit être votée haut-la-main, sans songer aux conséquences. J'ai la certitude, d'après ce que j'ai vu et entendu, que dans les circonstances actuelles, voter ce bill sans enquête, sans délibération, ce serait joindre l'injustice à l'irritation, et la barbarie à l'indiférence. ( ... ) " *( monstre aux cent têtes )
J'attends votre réponse avec hâte et j'espère vraiment qu'une action en justice ne sera pas nécessaire. Je pense que nous pouvons nous réjouir à l'idée qu'un jour ces trois théories aient une part de temps égale dans les cours de science de notre pays mais aussi du monde entier ; Un tiers du temps pour le Dessein Intelligent, un tiers du temps pour le Monstre en Spaghettis Volant, et un tiers du temps pour une conjecture logique fondée sur des preuves irréfutables et observables." "Je suis très préoccupé à l'heure où je vous écris car je viens d'apprendre que vous organisez des audiences pour décider si la théorie alternative du Dessein Intelligent devrait être enseignée aux côtés de la théorie de l'Evolution. Je pense que nous sommes tous d'accord pour dire qu'il est important que les élèves entendent des points de vue multiples afin de choisir par eux-mêmes la théorie qui leur semble la plus cohérente. J'ai toutefois peur que les élèves n'entendent qu'une seule des théories du Dessein Intelligent
Rappelons-nous bien qu'il existe plusieurs théories du Dessein Intelligent. Moi-même ainsi que beaucoup d'autres gens dans le monde croyons profondément que l'univers a été créé par un Monstre en Spaghettis Volant. C'est Lui qui a créé tout ce que nous voyons et sentons. Nous avons la certitude que les preuves irréfutables des processus d'évolution des espèces ne sont qu'une coïncidence, qu'IL a mise en place. ( ... ) Vous serez peut-être intéressés d'apprendre que le réchauffement planétaire, les tremblements de terre, les cyclones et les autres désastres naturels sont une conséquence directe du nombre décroissant de Pirates depuis les années 1800. A titre indicatif, j'inclus ici un graphique d'un nombre estimé de pirates sur terre mis en parallèle avec la température mondiale moyenne au cours des 200 dernières années.Comme vous pouvez le constater, il y a un lien de causalité significatif entre la baisse du nombre de pirates et l'augmentation de la température mondiale.
J'attends votre réponse avec hâte et j'espère vraiment qu'une action en justice ne sera pas nécessaire. Je pense que nous pouvons nous réjouir à l'idée qu'un jour ces trois théories aient une part de temps égale dans les cours de science de notre pays mais aussi du monde entier ; Un tiers du temps pour le Dessein Intelligent, un tiers du temps pour le Monstre en Spaghettis Volant, et un tiers du temps pour une conjecture logique fondée sur des preuves irréfutables et observables." Cordialement, Bobby Henderson, un citoyen préoccupé Lettre de Bobby Henderson au Comité d’Éducation de l’État du Kansas En mai 2005, n'ayant reçu aucune réponse du comité d'éducation, Henderson décida de publier la lettre sur son site internet . Peu après, le pastafarisme devint un phénomène internet. Henderson publia les réponses qu'il a alors reçu du comité . Trois membres répondirent favorablement mais un quatrième lui répondit "C’est une offense grave de railler Dieu" . Il publia également les nombreux messages de haine, dont des menaces de mort, qu'il a reçu . Moins d'un an après avoir envoyé sa lettre, Henderson avait reçu 60 000 courriels dont selon lui "95% étaient des messages de soutien tandis que les 5% restant me disait que j'irai en enfer". La nature satirique du sujet rendit le Monstre de Spaghetti Volant populaire au sein des blogueurs et des sites consacrés à la culture internet. Il fut présenté sur plusieurs sites dont Boing Boing, Something Awful, Uncyclopedia et Fark. De plus, de nombreux sites de fans émergèrent dont une Société Internationale pour la prise de conscience du Monstre de Spaghetti Volant. Comme le mouvement s'amplifiait, les médias de masse commencèrent à s'emparer du sujet. Le pastafarisme devint un symbole de la lutte contre l'enseignement du dessein intelligent dans l'éducation publique. La lettre d'Henderson fut reproduite dans des journaux à fort tirage comme The New York Times, The Washington Post et le Chicago Sun-Times. Henderson lui-même fut surpris par le succès de sa création et affirma qu'il avait "écrit la lettre pour son amusement personnel et rien de plus". En aout 2005, en réponse à un défi de l'un de ses lecteurs, Boing Boing annonça qu'un prix de 250 000$ puis de 1 000 000$ serait offert à toute personne qui apporterait une preuve empirique que Jésus n'est pas le fils du Monstre de Spaghetti Volant. Il s'agissait d'ironiser sur un défi similaire proposé par Kent Hovind, un partisan du créationnisme jeune-Terre qui offrait 250 000$ à toute personne qui prouverait que l'évolution "est la seule manière" selon laquelle l'univers et la vie ont pu apparaitre. Depuis octobre 2008, l'Église du Monstre en Spaghettis Volant soutient une convention annuelle appelée Skepticon sur le campus de l'Université du Missouri. Des athées et des sceptiques donnent leur point de vue sur divers sujets et un débat avec un théologien chrétien y est tenu. Sur le site de microfinance Kiva, le groupe des pastafariens est en compétition pour surpasser toutes les autres "congrégations religieuses" dans le nombre de prêts obtenus par leur équipe. Le slogan du groupe est "Tu partageras, que personne ne cherche sans trouver". Le 23 septembre 2010, l'équipe avait levé près de 380 000$ .
Selon la mécanique quantique, des évènements contrefactuels, qui auraient pu se produire mais qui ne se sont pas produits, influent sur les résultats de l'expérience. Ce phénomène a été choisi par le magazine New Scientist comme une des "sept merveilles du monde quantique" Un photon unique est émis par la Source A. On peut démontrer (et vérifier expérimentalement) que seul le détecteur X enregistre la sortie du photon de ce dispositif. Si on ne considère pas les lois quantiques, les détecteurs X et Y auraient une chance égale de détecter le photon à la sortie du dispositif. Ce phénomène est dû à l’état superposé que prend le photon à la sortie du miroir semi réfléchissant B : |\Photon transmis> + |Photon réfléchi>. Une interférence, du même type que celle de l’expérience des fentes d'Young, a alors lieu en E et rend nulle la probabilité que le photon soit détecté en Y. Cette expérience est très semblable dans l’esprit à celle des fentes d'Young, mais permet de plus de mettre en évidence la contrafactualité des phénomènes quantiques : Modifions ce dispositif pour que C soit maintenant un détecteur de photon, du même type que X ou Y. On constate alors (théoriquement et expérimentalement) les faits suivants : Soit le photon est détecté par C (probabilité ½) Soit les détecteurs X et Y ont une chance égale de détecter le photon (probabilité ¼ et ¼) C’est ici qu’intervient la contrafactualité : si un photon est détecté en Y, c’est donc que le détecteur C aurait pu détecter le photon (mais il ne l’a pas détecté, sinon le photon n’aurait pu être détecté par Y, ayant déjà été détecté en C). Un évènement contrafactuel modifie donc bel et bien les résultats de l’expérience. Une variante de ce dispositif est le problème d’Elitzur-Vaidman. Admettons que l’on fabrique des bombes atomiques qui soient déclenchées par un détecteur ultrasensible : la bombe explose si un seul photon est détecté par le détonateur. Ce détecteur possède également les propriétés suivantes : Il est peu fiable (mais soit il fonctionne toujours, soit il ne fonctionne jamais) S’il ne fonctionne pas, il se comporte comme le miroir réfléchissant C Il n’y a pas d’autre moyen de tester ce détecteur qu’en l’utilisant associé à la bombe. Le gouvernement veut disposer d’un stock de bombes fiables, dont le fonctionnement du détecteur est garanti. Comment tester le détecteur sans faire exploser toutes les bombes fiables ? La physique quantique nous en donne le moyen : plaçons une bombe en C, et envoyons un photon en A. Si le photon est détecté en Y c’est que le détecteur de la bombe aurait pu détecter le photon, et donc la bombe est certifiée 100% fiable. Mais elle n’a pas explosé. Si le photon est détecté par X, on ne peut conclure sur la fiabilité de la bombe. Bien entendu, si la bombe explose c’est qu’elle était fiable. En itérant le processus, en remettant en jeu les bombes n’ayant pas explosé et associées à une détection en X, on peut certifier jusqu’à 1/4 + 1/4.1/4 + 1/4.1/4.1/4 + … = 1/3 des bombes initiales.
En biologie la régularité semble être un signe pathologique. C’est ainsi que l’on a découvert que l’activité cardiaque n’est pas régulière et présente un comportement chaotique. En effet son rythme est sensible aux conditions initiales et à la dimension fractale de son attracteurqui est basé sur la dynamique cardiaque. On a découvert que plus le coeur bat régulièrement par exemple moins il est capable de s’adapter. C’est dans ces conditions que survient la crise cardiaque. La variabilité normale du coeur, c’est-à-dire l’intervalle entre deux battements n’est jamais régulier. Chez les jeunes très athlétiques par exemple, ces irrégularités sont très importantes alors qu’elles sont beaucoup plus faibles chez les personnes du troisième âge. On observe aussi que chez certains malades, le faible développement des irrégularités est parfois le signe d’une pathologie très sévère. Ce comportement chaotique du coeur est très étonnant et soulève une question essentielle sur le rôle constructif que joue le chaos en biologie. En fait le système cardiaque ne pourrait pas survivre sans le chaos car c’est justement sa puissance d’auto-organisation qui permet au système de s’adapter. ( ... ) Notre coeur doit être un organe très flexible pour s’adapter aux conditions continuellement changeantes de notre vie quotidienne. Il doit en même temps suivre les besoins en oxygène de notre organisme lorsque nous faisons des efforts violents, mais il doit également réguler son rythme pour ne pas provoquer de catastrophes. Nous savons qu’un attracteur chaotique se caractérise par un nombre très élevé de trajectoires périodiques instables, similaires à nos conditions de vie. C’est probablement la raison pour laquelle le travail cardiaque se doit de suivre le profil d’un attracteur chaotique pour survivre dans cet environnement complexe. ( ... ) Ainsi si l’on passe des attracteurs d’un patient ayant les yeux ouverts à celui du sommeil paradoxal, à celui de l’épilepsie et du coma, on peut en conclure que la puissance cognitive augmente avec la dimension fractale et tend à disparaître lorsque la dimension fractale diminue. On peut donc dire que l’activité cérébrale du cerveau calque en quelque sorte l’activité cardiaque. En conclusion en biologie la régularité semble être un signe pathologique. Cela dit, nous ne savons toujours pas quel est le rôle du chaos. Le cerveau comme le coeur tirent parti du chaos. Les biologistes pensent que le chaos est utilisé par le cerveau afin d’optimiser le traitement de l’information. Le cerveau doit traiter quasi instantanément un nombre considérable d’informations afin de choisir parmi toutes celles dont il dispose un état particulier qui correspond à une structure que nous connaissons, une solution qui correspond au modèle mémorisé. ( ... ) Ainsi on peut penser que dans le cerveau, le chaos est un moyen très utile pour traiter l’information, ce serait peut-être la composante essentielle de sa méthode de travail. Un système chaotique est en effet très flexible et passe très rapidement d’une orbite à une autre. C’est donc un moyen excessivement rapide pour passer d’un état à un autre. Cela s’applique aux systèmes qui évoluent en fonction de paramètres de bifurcations ou au monde de la biologie qui produit toujours de nouvelles espèces, de nouvelles enzymes ou de nouveaux récepteurs qu’il faut préserver de la destruction. Astrosurf.com