jeudi 29 août 2019

Élie Kakou


Élie Kakou, de son vrai nom Alain Kakou, naît le 12 janvier 1960 en Tunisie où ses parents l’élèvent selon la tradition juive. À l’adolescence, il part vivre en Israël où il va faire son service militaire avant de se lancer dans une carrière d’animateur dans un Club Med. 




De retour en France, il s’inscrit à l’université où il poursuit des études de prothésiste dentaire. Il n’en oublie pas pour autant son amour pour la comédie et, lorsqu’il n’étudie pas, il se produit sur la petite scène d’un restaurant-cabaret à Marseille. 

Rapidement, Alain sent qu’il a un don pour la comédie et décide de monter à Paris pour tenter sa chance. Il fait ses débuts dans le célèbre théâtre parisien Le Point Virgule au début des années 90. 

En peu de temps, il se fait repérer par un agent artistique. Il enchaîne très vite les représentations, passant par certaines des salles les plus prestigieuses de Paris comme l’Olympia et le Zénith. 

Le comédien, qui a pris comme nom de scène Élie Kakou, se fait connaître grâce à des personnages hauts en couleur comme L’attachée de presse et, surtout, Madame Sarfati




Son talent lui permet d’être nommé dans la catégorie Meilleur humoriste aux Victoires de la musique en 1995. Fort de son succès, il se lance dans une carrière au cinéma et décroche ainsi l’un des rôles secondaires du film La Vérité si je mens ! en 1997. 

Très secret dans sa vie privée, atteint du Sida, il préfère cacher sa maladie au public. Il meurt des suites d’un cancer du poumon le 10 juin 1999. 








 

https://www.gala.fr/stars_et_gotha/elie_kakou

mardi 27 août 2019

" Guerre des images à Hong Kong: Twitter et Facebook accusent la Chine de désinformation. " par Véronique Kiesel

Comptes fermés pour cause de manipulation, publicités des médias chinois refusées : Twitter a fait le ménage. Pékin ne comprend pas cet acharnement.


Cette capture d’écran d’un compte fermé par Facebook compare les manifestants de Hong Kong aux terroristes de Daesh en demandant : « Quelle différence ? »  


Dans la crise en cours cet été à Hong Kong, les mots et les images jouent un rôle de plus en plus important. Tant du côté des militants pro-démocratie, dont les parapluies et les slogans inondent les rues, que du pouvoir communiste qui exhibe ses forces et ses chars. 

Actions massives de désinformations

Les géants des réseaux sociaux Twitter et Facebook viennent d’ailleurs de dénoncer des actions massives de désinformation liées au pouvoir chinois. Twitter a précisé sur son blog avoir suspendu « 936 comptes originaires de la République populaire de Chine qui cherchaient de façon délibérée et spécifique à semer la discorde politique à Hong Kong et notamment à saper la légitimité et les positions politiques du mouvement de protestation sur le terrain ».

« Après avoir mené des enquêtes en profondeur », poursuit Twitter, « nous avons obtenu des preuves fiables indiquant qu’il s’agit d’une opération coordonnée et appuyée par l’État (chinois). Nous avons identifié un large faisceau de comptes agissant de façon coordonnée pour amplifier les messages liés aux protestations de Hong Kong ».

Alors que Twitter est bloqué en Chine, des agents chinois ont dû utiliser un VPN (réseau virtuel permettant de contourner les interdictions), mais d’autres ont utilisé des adresses IP chinoises débloquées. Plus de 200.000 autres comptes suspects dormants ont été fermés de manière préventive.

De son côté, Facebook a supprimé sur son réseau, pour les mêmes raisons, sept pages, cinq comptes et trois groupes « liés à des individus associés au gouvernement de Pékin ». Sur ces comptes, les manifestants étaient traités de « cafards » et comparés à des terroristes de Daesh. Des images de dégradations dues aux manifestants étaient mises en exergue.

Et alors que ces dernières semaines, l’agence de presse chinoise Xinhua et la télévision publique avaient payé pour que soient diffusées sur Twitter de vidéos décrivant les manifestants comme étant particulièrement violents, le réseau a indiqué qu’il n’accepterait plus de publicité de médias contrôlés par l’État chinois.

Des pratiques organisées ?

Après la Russie, qui a via les réseaux sociaux influencé l’élection américaine de 2016, la Chine, qui a déjà utilisé les réseaux sociaux pour tenter de décrédibiliser le gouvernement de Taïwan, est-elle le nouveau champion en la matière ? « C’est beaucoup dire », analyse Olivier Ertzscheid, maître de conférences en sciences de l’information à l’université de Nantes. « Visiblement, les comptes qui ont été suspendus n’étaient pas très élaborés, les commentaires étaient rédigés dans un anglais rudimentaire, et ils ont été aisément détectés.

Ce qui est particulier, c’est que le pouvoir chinois a dû utiliser des réseaux qu’il a interdits sur son territoire dès 2008 et 2009. Mais Pékin s’inscrit dans une tendance internationale, celle d’utiliser Facebook et Twitter pour décrédibiliser des opposants. »

Par la voix du porte-parole des Affaires étrangères, Geng Shuang, Pékin a défendu le droit des citoyens et des médias chinois à exprimer leur point de vue sur Hong Kong. « Je pense qu’il est tout à fait raisonnable que les médias chinois utilisent les réseaux sociaux pour expliquer au public les politiques chinoises et raconter l’histoire vue de Chine. Pourquoi la vision des médias officiels serait-elle nécessairement fausse ? Je ne comprends pas pourquoi certaines entreprises ont réagi de façon si dure », a estimé M.Geng.

Censure ou protection ?


Y a-t-il un risque de censure ? « Sans vouloir particulièrement défendre l’État chinois, il est vrai qu’on laisse à des entreprises privées la tâche très complexe de réguler la prise de parole sur ces réseaux », commente Olivier Ertzscheid. « Et toute décision qui intervient dans un contexte de crise est forcément considérée comme une entrave par la partie qui perd le droit de s’y exprimer. 

Si l’on veut pouvoir progresser de façon consensuelle et cohérente sur ce thème, il faudrait travailler sur trois niveaux : les réseaux sociaux devraient être plus transparents sur leur fonctionnement et celui de leurs algorithmes, les États devraient légiférer et arriver à établir des règlements transnationaux. Et les utilisateurs, jeunes ou moins jeunes, devraient être plus conscients des enjeux, apprendre à se protéger des risques de manipulations. »


lundi 26 août 2019

" Biographie d'Enid Mary Blyton ou l'histoire de sa vie " par Anita Bensoussane

 Parmi les jeux que pratique la jeune Enid, on peut citer les Peaux-Rouges, et les gendarmes et les voleurs. Elle joue aussi à construire des cabanes, fait du cerceau et des parties de toupies ou de billes. À l’intérieur, elle joue aux échelles et aux serpents, aux cartes, aux dames et aux échecs. Son père estime que tous les enfants auraient intérêt à apprendre à jouer aux échecs parce que 
« (…) pour peu qu’ils aient du plomb dans la cervelle, cela les entraînera à réfléchir avec beaucoup de clarté et de rapidité, à faire des projets longtemps à l’avance. Et si, en revanche, ils ont une cervelle de moineau, ça leur permettra tout de même d’en tirer profit au mieux de leurs capacités. »


Enid Mary Blyton naît le 11 août 1897 au 354, Lordship Lane, dans un trois pièces situé au-dessus d’une échoppe de l’East Dulwich, dans le sud de Londres. Peu après sa naissance, ses parents s’installent à Beckenham dans le Kent. C’est là que, au fil des années, et au gré de différents déménagements, Enid Blyton passera son enfance. Elle a deux petits frères : Hanly, qui naît en 1899, puis Carey, qui, lui, voit le jour en 1902.
Le père d’Enid, prénommé Thomas, est représentant en coutellerie au début de sa carrière. Par la suite, il s’associera à son oncle, dans la firme duquel il sera négociant en tissus du Yorkshire. Puis, plus tard, il s’établira à son compte en tant que grossiste de l’habillement. La relation de Thomas avec sa fille est proche et aimante. Tous les deux sont châtains, ont les yeux bruns et vifs, sont animés par un égal appétit pour le savoir et croquent la vie à pleines dents. Ils goûtent beaucoup les balades dans la nature, le jardinage, le théâtre, les beaux-arts, la musique et la littérature, auxquels ils s’adonnent l’un en compagnie de l’autre. 



Lorsque, étant bébé, Enid contractera la coqueluche et que l’on craindra pour elle qu’elle ne vienne à mourir avant le lendemain matin, son père, faisant fi de l’avis du pédiatre, passera une nuit blanche à la bercer et, par ses soins, il lui fera recouvrer la santé.



Enid apprend beaucoup de son père notamment à propos de la nature.  
« Mon père adorait la campagne, les fleurs, les oiseaux, les animaux sauvages. Il en savait plus long que n’importe quelle personne que j’aie jamais rencontrée. Qui plus est, il n’hésitait jamais à m’emmener avec lui dans ses expéditions. Enfin, il me faisait partager sa passion et ses connaissances.
Je trouvais cela merveilleux. La meilleure façon de s’instruire sur la nature, c’est de partir se promener sous la conduite de quelqu’un qui s’y connaît vraiment. »
Thomas enseigne aussi à sa jeune fille des leçons qui lui seront utiles dans la vie quotidienne. Un jour qu’elle exprimera le désir de semer des graines dans le carré du jardin qui est le sien propre, il conclura un marché avec elle, en lui tenant ce petit discours :
« Quand on souhaite quelque chose très fort, il faut travailler pour l’obtenir. Je te donnerai de quoi te payer des graines à condition que tu les mérites. Je veux que ma bicyclette soit nettoyée, et bien nettoyée. Je veux aussi que ce parterre-là soit désherbé. Si tu t’acquittes convenablement de ces tâches, qui valent bien six pence à mes yeux, alors tu pourras employer cette somme d’argent à acheter tes paquets de graines. »



Ces semis enchantent Enid, tout autant que les fleurs qui s’en épanouissent, à plus forte raison qu’elle a travaillé pour se les procurer. La satisfaction qu’elle en éprouve réside en partie dans le fait qu’elle les aura eu gagnés à la force du poignet.
Autant Enid aime son père, autant ses relations avec sa mère, Theresa, sont houleuses. L’auteure de ses jours est une femme de haute taille, aux cheveux couleur aile de corbeau, et dont l’univers est centré autour des travaux ménagers. Elle n’a ni la veine créatrice ni le tempérament d’artiste de son époux Thomas, dont elle ne partage point les passions. Theresa attend de sa fille qu’elle l’épaule dans les tâches ménagères. 
En revanche, elle lâche la bride à ses fils, ce que voyant, Enid éprouvera de la rancœur envers sa mère, car elle n’a rien d’une « ménagère ». Theresa, en véritable fée du logis, attache beaucoup d’importance à l’aspect de son intérieur. De surcroît, elle mène sa fille à la baguette. Elle ne voit donc pas d’un bon œil les longues heures qu’Enid consacre aux randonnées pédestres, à la lecture et aux autres passe-temps, alors que le travail ne manque pas à la maison, pas plus qu’elle ne comprend pourquoi son mari incite leur fille à se livrer à de telles activités.



Enid débute sa scolarité en allant en classe dans une maison transformée en école qui se nomme « Tresco ». Ce petit établissement, dirigé par deux bonnes sœurs, se situe quasiment en face de chez les BLYTON. Adulte, voici ce qu’Enid dira de son « alma mater » :
« Je me souviens de tout le concernant : de sa salle d’étude, de son jardin, des images sur les murs, des petites chaises, du chien qu’il y avait là, et même des odeurs délicieuses que l’air apportait depuis la cuisine jusque dans notre classe pendant que nous faisions la dictée. Je me rappelle comment nous mangions des biscuits à l’heure de la pause-collation en milieu de matinée - nous nous les échangions les uns avec les autres - et comme nous détestions un petit garçon qui était particulièrement habile à troquer de petits biscuits contre des gros. »
Ses jours à Tresco la remplissent de bonheur. C’est une élève intelligente, douée d’une bonne mémoire et qui excelle dans les arts plastiques et dans l’étude de la nature. En revanche, elle est brouillée avec les mathématiques.



Parmi les jeux que pratique la jeune Enid, on peut citer les Peaux-Rouges, et les gendarmes et les voleurs. Elle joue aussi à construire des cabanes, fait du cerceau et des parties de toupies ou de billes. À l’intérieur, elle joue aux échelles et aux serpents, aux cartes, aux dames et aux échecs. Son père estime que tous les enfants auraient intérêt à apprendre à jouer aux échecs parce que 
« (…) pour peu qu’ils aient du plomb dans la cervelle, cela les entraînera à réfléchir avec beaucoup de clarté et de rapidité, à faire des projets longtemps à l’avance. Et si, en revanche, ils ont une cervelle de moineau, ça leur permettra tout de même d’en tirer profit au mieux de leurs capacités. »



 « Little Women » de Louisa M. Alcotte figurent au nombre des ouvrages qu’elle lira. Voici ce qu’elle dit des personnages de ce dernier roman :
« Ces enfants-là étaient réels. Je me disais : « Plus tard, j’écrirai des livres sur des enfants réels, moi. Voilà le genre d’histoire qui me plaît le plus. Voilà le genre de livre que je saurais écrire. »
Enid trouve les contes de fée de Grimm « cruels et effrayants ». Et, quoi qu’elle savoure la lecture des histoires de Hans Christian Andersen, elle juge certaines d’entre elles d’une tristesse infinie. Les récits d’ « Alice » de Lewis Caroll et « The Coral Island » de R. M. Ballantyne font partie de ses coups de cœur livresques. Mais celui qu’elle préférera par-dessus tous, et qu’elle lira et relira au moins une dizaine de fois, c’est The Princess And The Goblin de George Macdonald.
« Ce n’était pas tant l’histoire en elle-même que l’étrange ressenti du conte, « l’atmosphère », comme on l’appelle, qui m’avait plu. Je la sentais qui planait sur moi pendant assez longtemps, et elle me faisait frissonner agréablement. »




En 1907, Enid BLYTON fait son entrée à l’école de filles SAINT CHRISTOPHER de Beckenham. À la différence de tant de personnages de ses romans, elle, n’est pas pensionnaire, mais externe. Intelligente, populaire et amusante, Enid se lance corps et âme dans sa vie d’écolière. Au cours des années qu’elle passe à fréquenter cet établissement scolaire, elle organise des concerts, fait des farces aux unes et aux autres, devient championne de tennis et capitaine de l’équipe de crosse. Elle remporte des prix dans plusieurs matières scolaires, notamment en composition anglaise. Dans ses deux dernières années à SAINT CHRISTOPHER, elle est nommée monitrice principale.
En dehors de ses heures de classe, Enid et deux de ses amies - Mary ATTENBOROUGH et Mirabel DAVIS - fondent une revue qu’elles baptisent DAB, et pour laquelle Enid écrira des histoires courtes. Le titre de cette revue est composé des initiales des noms de ses contributrices : DAVIS-ATTENBOROUGH-BLYTON.
En 1913, Enid passe ses premières vacances à l’étranger chez l’une de ses enseignantes de français, Mlle Louise BERTRAINE, dans sa demeure d’Annecy, en France.
8 - LA SÉPARATION DE SES PARENTS
Thomas et Theresa ont peu ou prou d’atomes crochus l’un avec l’autre, et, au fil des années, ils deviennent de plus en plus frustrés et malheureux en ménage. Ils se disputent fréquemment et violemment, provoquant ainsi une grande détresse chez leurs enfants. Le soir, Enid, Hanly et Carey s’assoient en haut des marches de l’escalier, leurs bras passés autour des épaules les uns des autres pour se donner du courage, tout en écoutant les éclats de voix de leurs parents. 



Un soir, alors qu’Enid n’a pas encore treize ans, elle et ses frères entendent leur père annoncer d’un ton colérique qu’il allait quitter le domicile familial à tout jamais pour ne plus revenir. C’est alors qu’elle apprend, avec horreur et consternation, qu’il a une autre femme dans sa vie, une certaine Florence Agnes DELATTRE, secrétaire de son état, et que dorénavant, il allait vivre avec elle.
Les ruptures conjugales étant considérées comme scandaleuses dans les faubourgs de Beckenham en 1910, Theresa oblige Enid et ses frères à simuler, si on les interrogeait sur leur père, qu’il est simplement absent. Ce faux-semblant, qu’ils affecteront pendant des années, fera qu’Enid aura tendance à étouffer ses moindres contrariétés sous des dehors factices — habitude qu’elle conservera toute sa vie — et à faire bonne figure. Ces expériences traumatiques seront le sujet d’un roman qu’elle écrira en 1951 : « Les Six Mauvais Garnements.».
Le départ paternel lui sera pénible à supporter. Elle y voit un rejet de sa propre personne. Des années plus tard, à l’époque où elle a de la peine à tomber enceinte après son mariage, on lui découvrira un utérus sous-développé, de la taille de celui d’une fille de douze ou treize ans. On a avancé que le traumatisme causé par le départ de son père aurait eu des effets à long terme sur son développement physique aussi bien qu’affectif.
9 - SES ÉCRITS INITIAUX
Privée du soutien de son père dont elle s’inspirait, Enid est désormais plus que jamais sous la férule de sa mère, avec qui elle est à couteaux tirés. Pour tromper son désarroi, elle prend l’habitude de s’enfermer dans sa chambre et d’écrire de manière compulsive. À force, elle se façonnera un modèle d’écriture qui lui servira à l’âge adulte. Elle a l’imagination vive et vient de se découvrir une vocation d’écrivaine. Aussi met-elle à profit chaque minute de libre pour aiguiser son talent. 



Sa mère désespère d’elle, rejetant en bloc ses œuvres, qu’elle compare à des gribouillages. Enid n’en continue pas moins d’envoyer nombre d’histoires et de poèmes de sa composition à différents magazines, dans l’espoir de les voir publiés. Toutefois, à l’exception d’un seul poème, qui sera imprimé par Arthur Mee dans son magazine alors qu’Enid est âgée de quatorze ans, la chance la boude à ce stade, les notes de refus qu’elle reçoit se comptant par centaines. De l’avis de sa mère, ses efforts sont du temps perdu, de l’argent gâché. Mais Enid n’en a cure et, à l’instigation de Mabel ATTENBOROUGH, qui est la tante de Mary sa compagne d’école, devenue sa complice et sa confidente, elle persévèrera dans cette voie.
10 - ENID ET LA MUSIQUE
Vers la fin de l’an 1916, Enid est sur le point de commencer ses études à la GUILDHALL SCHOOL OF MUSIC. Elle a un don naturel pour la musique et sa famille a toujours présumé qu’elle deviendrait musicienne professionnelle à l’instar de la sœur de son père May CROSSLAND. Tout au long de son enfance, Enid passera beaucoup de temps à s’entraîner au piano, mais en grandissant, elle rechigne à dévouer des heures à jouer de cet instrument de musique auquel elle préfère l’écriture. Elle est consciente du fait que son vrai talent consiste à raconter des histoires. Seulement, elle a beau faire, il lui est impossible d’en convaincre les siens.



11 - SA FORMATION D’INSTITUTRICE
C’est après une courte période d’enseignement du catéchisme pendant l’été 1916, lors d’un séjour qu’elle effectue chez des amis de Mabel ATTENBOROUGH à SECKFORD HALL près de WOODBRIDGE dans le Suffolk, qu’Enid a soudain un déclic. Elle décide de se désinscrire de l’École supérieure de musique de GUILDHALL et de devenir normalienne à la place. Cela lui permettra d’étudier de près les enfants, à l’intention desquels elle se sent l’envie d’écrire et au contact desquels elle pourra apprendre à se familiariser avec les centres d’intérêt juvéniles.
Enid ne perd pas de temps à mettre son projet à exécution. Dès la rentrée de l’an 1916, elle se porte candidate à un cours de formation pour instituteurs basé sur la méthodologie de Fröbel et dispensé à l’école d’enseignement secondaire d’Ipswich. Entretemps, les choses ont tourné au vinaigre entre elle et sa mère Theresa. C’est à cette époque de sa vie qu’Enid rompt tous liens avec elle, débarquant chez les ATTENBOROUGH pour passer ses vacances estudiantines au lieu de retourner à la maison auprès de sa mère et de ses frères. En revanche, elle gardera le contact avec son père en lui rendant visite dans son bureau à Londres. Par contre, elle ne peut se résoudre à accepter Florence, avec qui son père a trois enfants. Aussi son père et elle ne sont-ils désormais plus aussi liés qu’avant.



12 - SA PREMIÈRE PUBLICATION (RE)CONNUE
En 1917, « Have You…? » sera l’un des poèmes d’Enid à être accepté pour publication par le NASH’S MAGAZINE. Puisqu’on n’a pu trouver trace de deux de ses poèmes précédemment publiés, dont un qui l’a été dans le « ARTHUR MEE MAGAZINE », « Have You…? » constitue de ce fait la première publication notoire de l’œuvre blytonienne.
13 - L’ENSEIGNEMENT
Enid se révèle une maîtresse d’école sachant faire preuve d’énergie et d’inventivité. À l’issue de sa formation, laquelle prend fin en décembre 1918, elle professe pendant un an dans une école préparatoire de garçons, la « BICKLEY PARK SCHOOL » dans le Kent. Ensuite, elle devient gouvernante auprès des quatre frères THOMPSON, qui sont apparentés à Mabel ATTENBOROUGH, à SOUTHERNHAY. C’est le nom de leur maison, sise à Surbiton, dans le Surrey. Elle y demeurera quatre ans, au cours desquels nombre d’enfants du voisinage lui passeront entre les mains dans le cadre de ce qu’elle appelle son « école expérimentale ». 
Les fiches de cours qu’on trouve dans l’historiette « Miss Brown’s School » publiée dans le ENID BLYTON’S BOOK OF THE YEAR ( Il s’agit d’une anthologie annuelle  inédite en France), en 1941 ne sont donc certainement pas étrangères à ses années d’institutrice dans sa propre petite école de Surbiton. Beaucoup plus tard, elle décrira ces années-là comme ayant été parmi les meilleures de sa vie.



14 - LE DÉCÈS DE SON PÈRE
Cette époque de son existence a beau être heureuse dans l’ensemble, toujours est-il que ce sera en 1920, alors qu’Enid est encore enseignante à Southernhay, qu’elle apprendra la mort de son père, décédé subitement des suites d’un infarctus du myocarde survenu au cours d’une partie de pêche sur la Tamise. Du moins, voilà la nouvelle qu’on lui annoncera. 
Mais la vérité est toute autre : il a fait un accident vasculaire cérébral et en est mort dans son fauteuil chez lui à Sunbury, où il vivait avec Florence et sa famille nouvellement fondée. Il s’avère que les conditions véritables de son décès n’ont jamais été rendues publiques, par délicatesse envers Theresa restée très discrète au sujet de la rupture de sa vie conjugale.



Enid continue à rendre visite à son père dans son bureau londonien, même si elle se tient à distance du reste des membres de sa famille. Aussi la nouvelle de la mort de son père a-t-elle dû lui porter un coup terrible. En dépit de cela, elle ne participera pas à ses obsèques, pas plus qu’elle ne fera part aux THOMPSON de la survenance de cet évènement. 
La raison de son mutisme pourrait s’expliquer par le fait que, s’étant coupée des siens, elle n’aura pas eu le courage de faire face à un moment aussi difficile et aussi fort en émotions, ni de répondre à des questions embarrassantes de la part de sa famille ou de ses patrons. Ou alors, ç’aura été là sa manière à elle de surmonter son chagrin, c’est-à-dire en refoulant ses émotions, ainsi qu’on le lui a appris dans son enfance.



15 - SON SUCCÈS EN TANT QU’ÉCRIVAINE
Enid persévère dans son écriture et, au début des années 1920, elle a le vent en poupe. Des périodiques, dont le TEACHER’S WORLD  (« Le monde des enseignants », périodique pédagogique inédit en France), acceptent de publier ses histoires et ses articles. Elle compose aussi des vers pour des cartes de vœux. L’année 1922 voit la sortie en librairie de son premier ouvrage « CHILD WHISPERS» ( « Murmures d’enfant », inédit en France), mince recueil de poésie, puis, en 1923, deux autres de ses livres paraissent, de même que plus de 120 articles dont des histoires courtes, des vers, des critiques et des pièces de théâtre.
16 - SON MARIAGE AVEC HUGH ALEXANDER POLLOCK
Le 28 août 1924, Enid BLYTON se marie avec Hugh Alexander POLLOCK, alors rédacteur au sein du service publication chez l’éditeur GEORGE NEWNES. Ils se rencontrent pour la première fois le jour où cette maison d’édition s’adresse à Enid pour lui commander l’écriture d’un livre pour enfants sur le Zoo londonien, qui paraîtra en 1924 sous le titre : « THE ZOO BOOK ». Le livre du Zoo (la traduction française de cet ouvrage est inexistante en France).
Né et élevé à Ayr, en Écosse, Hugh rejoint le « Fusiliers royaux écossais » au début de la Première Guerre Mondiale, et est récipiendaire en 1919 de « l’Ordre du Service distingué ». Il met un terme à son premier mariage quand il s’aperçoit que sa femme a une relation extraconjugale, mais il doit attendre son divorce d’avec elle pour pouvoir épouser Enid.


Le mariage a lieu au bureau d’état-civil de Bromley. La noce se déroulera sans tambour ni trompette, car nul membre de la famille de la mariée n’y sera présent, ni aucun de celle du marié non plus. Le couple passe sa lune de miel sur l’île anglo-normande de Jersey, dont le château et la localité, qu’il visite là-bas, fournissent à Enid le cadre du futur village de Kirrin  (« Kernach » dans la version française ). des FAMOUS FIVE (« Le Club des Cinq » en français ). Dans la foulée de leur mariage, Enid et Hugh habiteront tout d’abord un appartement situé à CHELSEA. C’est en 1926 qu’ils emménagent à Beckenham, dans leur première demeure nouvellement bâtie qui porte le nom d’ « ELFIN COTTAGE ».
17 - PREMIÈRES ŒUVRES ET PREMIÈRE « NOUVELLE » :
Dans les années 1920 et 30, Enid BLYTON travaille, entre autres choses, à la rédaction de nombreux ouvrages didactiques. Dès 1926, elle se met à écrire et à éditer un magazine à parution bimensuelle : le « SUNNY STORIES FOR LITTLE FOLKS « Histoires ensoleillées pour les petits » (inédit en France) qui, en 1937, paraîtra hebdomadairement. Par la même occasion, le titre de ce périodique sera rebaptisé Histoires ensoleillées d’Enid Blyton (inédit en France), pour finalement devenir Histoires ensoleillées (inédit en France). 
Le premier roman digne de ce nom que l’on peut créditer à Enid, c’est le ENID BLYTON BOOK OF BUNNIES « Livre des lapereaux d’Enid Blyton » (inédit en France), sorti en1925. Son titre sera changé plus tard en THE ADVENTURES OF BINKLE AND FLIP, cette série a paru en France sous la dénomination « Galopin et Polisson » dans la collection Bibliothèque Rose aux éditions HACHETTE. Seulement, ce livre est à caractère épisodique, c’est-à-dire qu’on peut le lire au même titre qu’un recueil de récits individuels sur deux lapins fripons. C’est donc son ouvrage intitulé « THE ENID BLYTON BOOK OF BROWNIES ( Livre des farfadets d’Enid Blyton.) », paru en 1926, qui mérite vraiment le qualificatif de roman. Ce sera son premier.



En 1927, Hugh réussit à persuader Enid de se mettre à la machine à écrire. Jusqu’alors, elle compose ses manuscrits en écriture courante. Hugh contribuera hautement à aider sa femme à s’imposer comme écrivaine en faisant paraître ses histoires chez NEWNES et sans doute aussi à l’initier aux contrats et à l’aspect « bizness » de son travail.
18 - SA VIE À ELFIN COTTAGE
Durant les premières années de leur mariage, Hugh et Enid vivent en toute quiétude, et coulent des jours heureux. Ils passent agréablement leurs moments de loisirs à jardiner, à sortir au spectacle et à prendre des vacances au bord de la mer. Hugh encourage le côté enjoué et enfantin de son épouse. Suivant les saisons, ils bâtiront ensemble des bonshommes de neige, joueront à la balle et feront des parties de cricket à la française ou de conkers ( Jeu d’enfant qui consiste à tenter de casser un marron tenu au bout d’un fil par son adversaire au jardin ).


19 - SA VIE À OLD THATCH (LA VIEILLE CHAUMIÈRE)
En 1929, le couple élit domicile à « OLD THATCH » qui est une chaumière vieille de quatre cents ans, ceinte d’un ravissant jardin, et sise à proximité de la Tamise, à Bourne End dans le comté de Buckinghamshire. Enid la comparera à une maison de conte de fée. C’était autrefois une auberge, où DICK TURPIN ( bandit de grand chemin tristement célèbre ayant réellement existé. ) aurait couché et où il aurait mis son cheval Black Bess à l’écurie. On racontait également qu’un trésor était caché quelque part dans l’enceinte de la propriété, mais malgré les recherches, il demeurera introuvable.



À la Vieille Chaumière, Hugh et Enid commencent à mener une vie sociale, ponctuée de soirées mondaines et de parties de tennis ou de bridge. En octobre 1930, le couple part en croisière pour Madère et les Îles Canaries à bord du Stella Polaris ( L’Étoile Polaire ). Ces vécus, restés dans la mémoire d’Enid jusque dans leurs moindres détails, fourniront matière à des romans qu’elle écrira des années plus tard – The Pole Star Family ( le Secret De L’Île Verte )  et The Ship of Adventure ( La famille Tant-Mieux en croisière.) – sortis en 1950 l’un comme l’autre.
20 - SES ANIMAUX FAVORIS
Étant enfants, Enid et ses frères n’ont pas la permission d’avoir des bêtes domestiques. Leur mère n’a pas beaucoup de tendresse pour les animaux. Leur père, soucieux de la propreté de son jardin, craint les dégâts qu’un chien ou un chat risque d’y faire. Un jour, Enid avait trouvé un chaton égaré qu’elle avait ramené à la maison et qu’elle avait baptisé Chippy. Ce petit chat, elle l’avait gardé pendant deux semaines à l’insu de ses parents, mais le jour où sa mère avait découvert le pot-aux-roses, ce chaton avait été renvoyé. 
Enid se rattrapera à l’âge adulte, en s’entourant de quantité d’animaux familiers : des chiens, des chats, des poissons rouges, des hérissons, des tortues, des pigeons-paons, des poules, des canards et bien d’autres encore. L’un de ses animaux de compagnie les plus connus est un fox-terrier du nom de BOBS. Enid tient une rubrique dans le « TEACHER’S WORLD » sous forme de lettres qu’elle écrit sur la vie en famille, telle que celle-ci est vue au travers des yeux de BOBS. De fait, elle continuera à rédiger ces fameuses lettres longtemps après la disparition du chien !



21 - NAISSANCE DE GILLIAN ET D’IMOGEN
Enid a du mal à concevoir un enfant. Finalement, le 15 juillet 1931, naît leur fille aînée : GILLIAN. Après une fausse couche qu’Enid fera en 1934, les époux auront une autre fille – IMOGEN – qui naîtra le 27 octobre 1935.
L’année 1938 verra la parution du premier roman d’aventures d’Enid BLYTON : « THE SECRET ISLAND ( Arthur & Cie et le vaisseau perdu ) ». Auparavant, en 1927, Enid a déjà écrit un autre récit d’aventures, intitulé « THE WONDERFUL ADVENTURE ( La merveilleuse aventure ) », qui ne le cède en rien à « THE SECRET ISLAND » de par le nombre de ses pages. Seulement, il s’agit d’une nouvelle plutôt que d’un roman à proprement parler. 
Vers cette période, Enid dédie plus de temps que jamais à son écriture, ayant de plus en plus recours aux bons offices de ses gens de maison auxquels elle confie la garde de ses enfants et la charge des travaux ménagers et du jardinage. Elle n’a que très peu de temps à consacrer à ses filles, se contentant de jouer avec elles pendant une petite heure après goûter. Quelquefois, en fin d’après-midi, elle emmène Imogen avec elle en allant chercher Gillian à la sortie des classes. 



Les deux époux ne disposent plus, eux non plus, d’assez de temps pour se voir, accaparés comme ils le sont par leurs obligations professionnelles respectives. Hugh, qui travaille en collaboration avec Winston CHURCHILL sur les écrits de ce dernier à propos de la Première Guerre Mondiale, sombre peu à peu dans la dépression en réalisant que le monde est à deux doigts d’une autre guerre. 
Il noie ses soucis dans l’alcool en buvant en cachette dans le cagibi sous l’escalier, pendant que sa conjointe cherche du réconfort dans son écriture et dans sa camaraderie intime avec sa compagne Dorothy. Dorothy RICHARDS, infirmière puéricultrice venue prêter main forte chez les POLLOCK pendant quelques semaines à l’époque de la naissance d’Imogen et Enid ont tôt fait de se lier d’amitié. Depuis, Dorothy multipliera ses séjours à OLD THATCH. Elle est le calme personnifié et sa présence procure à Enid un sentiment de sécurité dont celle-ci a besoin à un moment où ses rapports avec Hugh commencent à battre de l’aile. Enid trouve en elle une femme de confiance sur laquelle elle sait pouvoir compter.


22 - GREEN HEDGES (LES HAIES VERTES)
Par la force des choses, ce sera non pas vers Hugh mais vers Dorothy qu’Enid se tournera pour obtenir de l’aide et quérir des conseils lorsqu’elle se mettra à la recherche d’une nouvelle demeure, plus grande que leur actuelle. Elle fixera son choix sur une maison individuelle avec huit chambres, bâtie quelque trentaine d’années auparavant à Beaconsfield dans le Buckinghamshire. Il s’agit d’une construction en imitation du style Tudor, garnie de poutres et percée de fenêtres à carreaux sertis de verre au plomb, s’élevant sur un terrain d’une superficie d’un hectare. 
Le domaine possède une multitude de petites pelouses entourées de haies d’ifs vertes. Enid organisera le déménagement en août 1938, alors que Hugh est souffrant et hospitalisé pour soigner une pneumonie. Ce sont les lecteurs du magazine blytonien « SUNNY STORIES » qui choisiront son nom à la villa : GREEN HEDGES.
23 - SON DIVORCE D’AVEC HUGH
Enid continue à écrire pendant les années de guerre. Hugh rejoint son ancien régiment – le Fusiliers royaux écossais – et est bientôt affecté à Dorking dans le Surrey où il est appelé à former les officiers des Home Guard. Son absence pèsera sur leur vie conjugale, qui ne tient déjà plus qu’à un fil et, pendant qu’elle est en villégiature avec Dorothy dans le Devon au printemps de 1941, Enid rencontre l’homme qui va devenir son second mari : le chirurgien Kenneth Fraser DARRELL WATERS. Hugh, quant à lui, était tombé follement amoureux de la romancière Ida CROWE. Le divorce du couple Enid-Hugh intervient en 1942. Kenneth, de son côté, divorce d’avec sa femme, dont il n’avait pas eu de progéniture.


24 - SON MARIAGE AVEC KENNETH FRASER DARRELL WATERS
Kenneth et Enid se marient au bureau d’état-civil de la ville de Westminster le 20 octobre 1943, six jours avant le mariage de Hugh avec Ida. Gillian et Imogen n’ont pas vu leur père depuis juin 1942, moment où il s’était embarqué pour l’Amérique dans le cadre d’une mission qui consistait à apporter aux autorités américaines des conseils en matière de défense civile. Hélas ! elles ne le reverront plus. Bien qu’ayant promis à Hugh libre accès à leurs filles après le divorce, Enid reviendra sur sa parole et lui défendra de jamais les revoir. 



Ainsi, elle élimine son premier mari de sa vie, de la même manière dont elle s’y était prise auparavant avec sa mère, se donnant sans doute l’illusion que ni l’un ni l’autre n’avaient jamais existé. En agissant de la sorte, elle continue son comportement de simulacre et de déni acquis durant son enfance et, par là même, elle rend fictive sa propre existence. Son autobiographie THE STORY OF MY LIFE contient des photographies de sa « gentille petite famille » où elle figure au côté de son deuxième mari Kenneth et de ses deux filles. On n’y trouve en revanche aucune mention de Hugh et, sans qu’il n’en soit explicitement fait état, les lecteurs ont l’impression que c’est Kenneth le père de Gillian et d’Imogen.
Chirurgien de métier, Kenneth exerce à l’hôpital SAINT-STEPHEN à Chelsea (Londres). C’est un homme qui mène une vie active, et qui se livre aux joies du jardinage, du tennis et du golf. Alors qu’il servait dans la Marine durant la Première Guerre Mondiale, son navire avait été torpillé à la bataille du Jutland. Cet incident lui endommage irrémédiablement l’ouïe. À cause de sa surdité, les mondanités le mettent en porte-à-faux. Son infirmité se traduit par des difficultés de communication, ce qui le fait parfois passer pour malpoli voire insensible vis-à-vis de ses interlocuteurs.




Tirant une grande fierté de leur réussite mutuelle, Enid et Kenneth sont heureux comme des rois. Toutefois, à quelque temps de là, une grosse déception les attend : après avoir constaté au printemps de 1945 qu’elle est enceinte, Enid tombera cinq mois plus tard d’une échelle et fera une fausse couche. Le bébé, s’il était né, aurait été le premier enfant de Kenneth, et le fils tant attendu par le couple.
Kenneth et Enid voyagent ensemble à l’étranger une seule fois, à la faveur d’un séjour d’affaires et d’agrément qu’ils effectueront à NEW YORK en 1948 en compagnie de leurs amis et qui durera trois semaines. Les deux époux feront la traversée de l’Atlantique à bord du paquebot QUEEN ELIZABETH à l’aller et sur le navire QUEEN MARY au retour. Ce sera pour Enid BLYTON l’occasion de s’inspirer une nouvelle fois de ses impressions de voyage pour concocter un roman, intitulé « THE QUEEN ELIZABETH FAMILY ( La Famille Tant-Mieux En Amérique.) » publié en 1951.
25 - SES SÉRIES-PHARES ET AUTRES ÉCRITS
Depuis près de vingt-trois ans qu’elle tient régulièrement sa rubrique dans le Teacher’s World, Enid met fin à cette activité de chroniqueuse en 1945 ( À cette époque, ses deux filles sont pensionnaires dans un internat.). Forte de cette expérience, qui lui aura permis d’élargir l’éventail de ses écrits, elle entame le gros de ses séries-phares. (…)
 On dit qu’Enid aurait écrit près de 700 livres en tout (y compris des recueils d’histoires courtes), mais aussi des magazines, des articles et des poèmes. Elle produira des ouvrages abordant une grande diversité de thèmes présentant de l’intérêt aux enfants depuis les tout-petits âgés de deux ans jusqu’aux adolescents de quatorze : des romans d’aventures et de mystère, des histoires d’école, des récits de cirque et de ferme, des histoires familiales, des fables fantastiques, des contes de fée, des historiettes s’adressant aux enfants en école maternelle, 



des livres sur la nature, des récits bibliques, des histoires d’animaux, des poèmes, des pièces de théâtre, des chansonnettes, mais encore des légendes, mythes et autres fables folkloriques. Elle gagne une fortune colossale grâce à ses écrits et, en 1950, elle crée sa propre société à responsabilité limitée qui aura pour raison sociale « DARRELL WATERS LTD. » afin de lui permettre de gérer le côté financier des choses.
26. LE « ENID BLYTON'S MAGAZINE »
En 1952, Enid délaisse le SUNNY STORIES après avoir apporté sa contribution à ce périodique pendant vingt-six ans, et fonde, en mars 1953, le ENID BLYTON’S MAGAZINE  « Le magazine d’Enid Blyton » (inédit en français), qui est un quinzomadaire pour lequel elle écrira l’intégralité des textes sauf ceux des publicités. Elle se sert de ce magazine pour modeler son lectorat par le biais de ses histoires, éditoriaux et pages d’actualités, en exhortant ses jeunes lecteurs à être bons, serviables, à cultiver le sens de la responsabilité et en leur faisant comprendre que, quel que soit leur âge, ils pourront agir concrètement en faveur de la société pour peu qu’ils y mettent du leur. Par l’entremise des pages de son magazine, elle promeut quatre clubs où les enfants sont mis à contribution : BUSY BEES« Les abeilles affairées »(qui vient en aide aux animaux), le « FAMOUS FIVE CLUB « L’Amicale du Club des Cinq » (qui lève des fonds destinés à un foyer pour enfants), la « SUNBEAM SOCIETY Le clan du Rayon de Soleil. » (qui rend service aux enfants aveugles) et enfin le « MAGAZINE CLUB ( Le club du Magazine ).» (créé au profit d’enfants atteints d’infirmité motrice cérébrale). 



Des milliers de lecteurs s’y joignent, tant et si bien qu’Enid parlera avec fierté de son « armée d’enfants » qui contribue à œuvrer pour les causes auxquelles elle tient tant.
Désireuse de passer davantage de temps avec Kenneth, qui s’est retiré en 1957 de ses fonctions de chirurgien, Enid mettra la clef sous la porte du « ENID BLYTON MAGAZINE » en septembre 1959. À ce moment-là, ses quatre clubs réunis comptent approximativement 500 000 adhérents et ont récolté en six ans un montant de 35 000 livres sterling, ce qui représente à l’époque une énorme somme d’argent.
27 - SA FIN DE VIE
C’est vers la fin des années 1950 que la santé d’Enid commence à décliner. Elle connaît des crises d’essoufflement passagères et aurait même subi une attaque cardiaque. Au début des années 1960, il devient manifeste qu’elle est frappée de démence. Son esprit, naguère si alerte, se brouille, consécutivement à des trous de mémoire qui ne laissent pas d’être inquiétants. 



Elle est saisie d’une envie folle de retourner dans sa maison d’enfance de Beckenham avec ses deux parents. Ses deux derniers romans – hormis des rééditions de ses écrits précédemment publiés – seront des réécritures des histoires de la Bible : The Man Who Stopped To Help « L’homme qui s’arrêta pour aider » (inédit en français) et The Boy Who Came Back  « Le garçon qui revint » (inédit en français) paraîtront l’un et l’autre en août 1965.
Perclus d’arthrite, Kenneth n’est pas mieux portant. Les médicaments qu’il prendra pour soigner son mal endommageront fortement ses reins. Il mourra le 15 septembre 1967, laissant derrière lui une Enid esseulée et vulnérable. Gillian et Imogen ont à ce moment-là la trentaine, et ne vivent plus chez leurs parents. Néanmoins, elles rendront souvent visite à leur mère et feront tout leur possible pour lui venir en aide. 



Malgré cela, et nonobstant les soins que ses domestiques lui prodigueront à Green Hedges, son état de santé s’aggrave au cours des mois suivants, physiquement comme mentalement. À la veille de l’automne 1968, on la transporte dans une maison de repos à Hampstead, où elle s’éteint paisiblement dans son sommeil trois mois plus tard le 28 novembre 1968, à l’âge de 71 ans. Elle sera incinérée au crematorium de Golders Green dans le nord de la cité de Londres. Un service commémoratif est célébré en son hommage à l’église Saint-James à Piccadilly le 3 janvier 1969.



28 - SON PATRIMOINE
Plusieurs décennies se sont écoulées depuis le décès d’Enid BLYTON. Elle n’est pas tombée dans l’oubli pour autant. Le meilleur d’elle perdure dans ses livres, dont plusieurs sont toujours réédités. Même à l’heure actuelle, elle continue à divertir, à éduquer et à inspirer les enfants du monde entier par l’entremise des mots qu’elle a écrits. Elle invite ses lecteurs à contempler le monde autour d’eux d’un regard nouveau, à observer, à explorer, à étudier, à découvrir, à apprendre. Puisse ses vœux porter leurs fruits ! Pour citer quelques lignes de circonstance tirées du The Poet « Le poète », publié dans The Poetry Review « La revue poétique » en 1919 :
Chers cœur et âme d’un enfant, continuez de chanter !



 " Biographie d'Enid Mary Blyton ou l'histoire de sa vie " par Anita Bensoussane, traduit de l’anglais par Sreekrishnan Srinivasan 
http://serge-passions.fr/c5%20biographie%20d%20Enid%20Blyton%20-Histoire%20de%20sa%20vie.html

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